Tafsîr sourate at-Tîn

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Tafsîr sourate at-Tîn

Résumé de l’assise du 13 mai 2016
Jumu’a 5 Cha’ban 1437

Nous revenons à la Lecture du lâm al-qabd par son deuxième degré, ou dit autrement à la Lecture du lâm al-qabd par le lâm al-qabd. Ici, le lâm s’est suffit à lui-même et de là apparurent les réalités du Hadîth : « Celui qui se connaît lui-même, connaitra son Seigneur ». Le lâm al-qabd saisit et réunit en son sein l’ensemble de toutes les âmes, devenant ainsi la source de l’univers tout entier, le miroir du temps dans lequel se reflète ce qui était, ce qui est et ce qui sera. Ayant transcendé le temps, il enseigne à autrui ce que justement l’on désigne par le temps.

Allâh –ta’ala- dit dans le Coran :
« Par le figuier et l’olivier !
Et par le Mont Toûr !
Et par cette Cité sûre !
Nous avons certes créé l’Homme dans la forme la plus parfaite.
Ensuite, Nous l’avons ramené au niveau le plus bas,
Sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres : ceux-là auront une récompense jamais interrompue.
Après cela, qu’est-ce qui te fait traiter la rétribution de mensonge ?
Allâh n’est-Il pas le plus Sage des juges ? »
[Sourate le Figuier]

Dans cette sourate, Allâh –‘azza wa jall– jure par le figuier, par l’olivier, par la montagne Toûr et par la Cité sûre, c’est-à-dire Makka al-Mukarrama (La Mecque) … et c’est comme s’Il avait ici juré par les éléments mères (oummahâte) du monde physique et de la baraka, apparus en leur forme matérialisée. C’est donc comme si Allâh –subhânahu wa ta’ala– avait honoré et anoblit ces 5 choses par lesquelles Il jure (qawâsim) au-dessus de toutes les autres. Il y a de nombreux versets comprenant d’autres qawâsim, mais nous avons choisis spécialement ceux-là dans l’optique de mettre en évidence l’étude du lâm al-qabd, qui est un lâm fendu en deux, de sorte que l’une de ces deux formes soit fondamentale : un Soleil (sirâj) ; et une autre forme recevant et reflétant la Luminosité première et que l’on appela Lune. Et de ce fait, sayiduna al-Mustafa ﷺ était un Soleil et une Lune : c’est de sa propre âme qu’il puisait, de lui-même pour lui-même. Il était pour autrui une Lune, et pour autre qu’autrui une Etoile.

Il fut rapporté qu’on lui apporta un jour ﷺ un plat de figues, dont il mangea, puis s’adressant à ses Compagnons il dit : « Mangez ; si je disais qu’un fruit est descendu du Paradis, ce serait celui-là car les fruits du Paradis n’ont pas de noyau. Mangez-en, elles sont un remède contre les hémoroïdes et contre les rhumatismes. » La figue est bonne, aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur. Quant au figuier, il a la particularité de se parer de ses fruits avant même d’arborer son feuillage et ses fleurs : avant même de se cacher, il donne et transmet quelque chose à autrui, accordant ainsi donc la prévalence d’autrui sur lui-même… contrairement aux autres arbres, qui quant à eux se parent tout d’abord de fleurs, puis de feuilles, avant finalement de donner leurs fruits. Ces autres arbres seraient donc comme les représentants de la méthodologie des actes, en conformité avec la Parole Prophétique : « Commence par toi-même, fais-lui aumône car ce que tu donnes de meilleur, c’est ce que tu donnes aux tiens » [Muslim]. Quant au figuier, il est à l’image de sayidina al-Mustafa ﷺ : il commençait par autrui et après seulement, s’il restait quelque chose, il le gardait pour lui-même. « ceux qui les préfèrent (autrui) à eux-mêmes, quand bien-même il y aurait pénurie chez eux » [s59.v9]
D’autre part, en ce qui concerne les autres arbres, lorsqu’un fruit tombe de son emplacement sur la branche, alors aucun autre fruit ne poussera en ce même emplacement avant qu’une année ne soit passée. Pour le figuier au contraire, lorsque l’un de ses fruits tombe, un autre repousse, puis s’il retombe, un autre repousse… et ceci peut-être plus de trois fois dans la même année. Tel est le figuier, et si Allâh –ta’ala– jure par le figuier, c’est évidemment parce qu’il n’est pas comme l’ensemble des autres arbres, mais bien pour des particularités qui se retrouvent exclusivement en lui.

Quant à l’olivier : il s’agit de l’Arbre Béni (moubarak). On en tire des fruits, de l’huile et un remède, et dans la majorité des cas l’olivier est un arbre qui n’a pas besoin de soins particuliers de la part des hommes. Il s’élève lui-même et pousse de lui-même. Un jour, sayiduna Mu’âdh ibn Jabal (radiAllâhu ‘anhu) passa à côté d’un olivier dont il préleva une branche à l’aide de laquelle il se lava les dents en disant : « J’ai entendu le Prophète ﷺ dire : « Quel bon siwâk que l’olivier : un Arbre Béni par lequel la bouche devient agréable et qui en ôte la mauvaise odeur, tout en étant un remède pour les gencives. Il s’agit là de mon siwâk, ainsi que du siwâk des Prophètes avant moi. »

Pour ce qui est de la Montagne Toûr, cela se réfère à la Montagne par laquelle le Vrai s’adressa à sayidina Moussa (‘alayhi s-salâm). Quant à Sînîn (Toûri Sînîn), selon ibn ‘Abbâs sînîn veut dire bon, ou béni. D’autres ont dit qu’il s’agissait d’un endroit verdoyant de par la quantité des arbres qui le couvrent.

Et enfin la Cité sûre renvoie à Makkah al-Moukarramah (La Mecque).

Tout ceci si l’on considère ces versets dans leurs sens apparents. Mais si maintenant nous les étudions depuis le point de vue du lâm al-qabd, nous voyons que ces versets en réalité mettent en évidence la forme apparente de al-Insân al-Kâmil dans le miroir de lui-même afin qu’il puisse se suffire à lui-même. Il s’engage ainsi vers une mort totale et absolue, vers un état d’autosuffisance et vers la réalisation de l’absence de besoin de quoi que ce soit d’extérieur à lui-même.

On dira alors qu’une figue, c’est un cœur… car lorsque l’on ouvre le cœur, là aussi on n’y trouve aucun noyau. La figue est l’ensemble des sens profonds émanant de la pure Connaissance divine, Connaissance que peut saisir le cœur lorsqu’il se trouve dépouillé de tout doute émanant de l’intellect. En effet l’intellect peut être troublé par toute sorte de doutes et de pensées, ainsi que par ce que le sang comporte de mauvais lorsqu’il remonte vers cet intellect, pouvant alors le passer d’un état à un autre. Le cœur quant à lui n’est affecté par aucune forme de doute ni d’illusion, car ce qui l’habite a une saveur exquise, une forte personnalité, de même que la figue. Il n’a pas de noyau, mais plutôt il s’agit d’un amalgame de sens profonds, faisant de lui-même le noyau de ce qu’il est. Il est réuni autour d’une multitude de graines, tout étant lié en son sein, de sorte qu’aucune de ces graines ne soit isolée ni mise à l’écart de ces Sciences profondes. Lorsque l’aspirant entre en khalwa, comprenez que la finalité de cette dernière ne dépend d’aucune manière ni de sa pensée, ni de son intellect… mais plutôt que cette finalité jaillit de son cœur. L’aspirant ne réalise et n’accède par la vision (mouchâhada) à rien d’autre que ce que le Shaykh a établi dans son cœur. Et ce qu’il a établi dans son cœur, c’est la pureté (safa), un état de pureté, lequel devint par la suite la pureté de la pureté (safa as-safa), ce qui se manifesta en lui sous la forme d’un Diamant… ou bien d’un Astre de grand éclat. C’est là exactement l’exemple de la figue, qui n’a pas de noyau, mais qui plutôt est constituée d’une multitude de graines, comme si chacune de ces graines formait elle-même une autre figue. Il en est ainsi donc du cheminement de celui qui évolue vers la Vision du Créateur –‘azza wa jall-.

L’olivier quant à lui comprend à la fois de l’huile et un remède. De ce fait, il est bon pour l’ensemble des membres et des articulations du corps. C’est donc comme si le corps était un outil, et que le cœur était l’actionneur de cet outil. Afin que le corps soit mis en mouvement par l’actionneur originel, il se doit de suivre ce dernier dans l’ensemble de tout ce qu’il fait. Si le cœur est sain, alors l’ensemble du corps l’est aussi, du fait que l’élément dominant l’ensemble du corps n’est autre que le cœur.

Le cœur est ainsi l’ensemble fractionné de toutes les connaissances profondes constituant les particularités de la nafs, car elle est l’Arbre de l’Esprit illuminé. Le Vrai l’a illuminé par le Secret, en raison de la perfection de son état. « Ô toi, nafs apaisée, retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée » [s89.v27]. Le cœur, qui est désigné par la figue, doit ainsi être rattaché à un autre élément (la nafs) afin de pouvoir réaliser les profondeurs de sa dimension spirituelle et percevoir les Lueurs émanant du Secret de son état de perfection : « Son huile semble éclairer sans que le feu ne la touche. Lumière sur Lumière. Allâh guide vers Sa Lumière qui Il veut ». [s24.v35].

Concernant le Mont Toûr Sînîn, qui est le Secret de la théophanie, du fait qu’il est le lieu de la manifestation visuelle (mouchâhada) : « « Seigneur, montre Toi à moi afin que je Te voie !  » Il dit : « Tu ne me verras pas, mais regarde la montagne » » [s7.v143], c’est-à-dire considère ce que ce corps physique comporte de plus élevé et il s’agit de l’intellect (‘aql), puisqu’il se situe au niveau de la tête. Le Mont est ainsi donc le lieu de la contemplation (mouchâhada), du dialogue (moukâlama) et de la supplication (mounâja), qui occupa un emplacement élevé au sein même du corps : le cerveau. C’est par ce dernier que l’on distingue les choses entre elles dans le monde physique, par lui que l’on fait avancer son imagination.

Quant à la Cité sûre, elle renvoie au cœur du cœur, soit ce qui recèle l’ensemble de tous les sens profonds de l’individu. Le mot « sûre » veut dire fermement établi, inébranlable vis-à-vis de ce qu’il comprend comme Secrets : en aucun cas il ne peut se détourner de la moindre émanation de ceux-ci au sein du monde créé. Depuis l’état de dépouillement total, ainsi que la perfection de son rang de serviteur après la réalisation spirituelle (tamkîn), il revint par adab au monde régi par les causes après avoir atteint le fanâ selon le statut de la figue. Il revint donc en tant que cité sûre, établit ce qu’il avait anéanti, de sorte qu’il accomplit l’établissement de toute chose par la persistance (baqâ) du Vrai.

Dans un premier temps, il voulait se débarrasser du support de cet univers et l’effacer entièrement dans la Lumière du Vrai –‘azza wa jall-. Lorsque donc la Lumière se manifesta et prit le dessus sur lui, habillant son cœur d’un vêtement nouveau, il ne considéra absolument plus aucune chose comme existante. Il tomba alors foudroyé, et c’est par ce foudroiement qu’il comprit le Secret de la Perfection. Puis il revint par la bienséance (adab) et par la gratitude (choukr) à l’état de servitude (‘ouboudiya), et par le Secret du baqâ il rétablit ce dont il avait réalisé l’inexistence (fanâ). Quant à celui qui aurait atteint le fanâ et aurait demeuré dans cet état sans retour, celui-là est appelé majdhoûb : il n’est plus utile ni à lui-même, ni à autrui, car il a été entièrement aspiré par la Présence divine. Quant à celui qui suit l’exemple du cheminement du Prophète ﷺ et revient à l’état de persistance (baqâ), tout ce dont il a réalisé la nature anéantie (fanâ) il le rend dorénavant à la persistance (baqâ) et ne voit plus en chaque chose que les manifestations des Noms et Attributs divins.

Tel est le degré spirituel de la grâce et de l’anoblissement. C’est la raison pour laquelle le verset qui suit immédiatement est : « Nous avons certes créé l’Homme dans la forme la plus parfaite » [s.Le Figuier.v4]. Donc quand est-ce que l’Homme se trouve être dans la forme la plus parfaite ? Après son immersion totale dans la Lecture du lâm al-qabd. Dans le cas contraire, il n’a absolument aucune part dans ce verset, car même si effectivement Allâh –ta’ala– l’a créé dans la forme la plus parfaite, il n’en a absolument pas, ni conscience, ni connaissance.

« Nous avons certes créé l’Homme dans la forme la plus parfaite », soit à l’image de al-Rahmân, comme nous l’indique un Hadîth authentique rapporté par al-Boukhâriy : « Allâh créa Adam à l’image de al-Rahmân » et dans le Sahîh Muslim : « Allâh créa Adam à Son image ». Il s’agit donc de la forme apparente la plus parfaite et la plus accomplie qui soit, et en lui furent réunies les ténèbres et la Lumière. Si tu dis qu’il n’est que Lumière, tu lui attribues le Jamâl et lui ôtes le Jalâl, tu lui attribues ce dont on tire le bénéfice et tu lui ôtes ce qui au contraire nuit… « les deux mers ont libre cours pour se rencontrer ; il y a entre elles une barrière (barzakh) qu’elles ne dépassent pas » [s55.v19/20] : si l’individu n’est pas devenu un barzakh réunissant les deux mers, alors il n’a aucune part réelle dans la ma’rifa ni dans l’accès à ce dont on parle ici.

Il réunit donc en lui à la fois les ténèbres et la Lumière, réalisant ainsi le parfait équilibre entre les choses, du fait qu’il est un intermédiaire (Wâsita) entre les deux mondes, qu’il réunit même en son sein. Il est le porteur du dépôt divin, et le détenteur de l’image issue de al-Rahmân. Tel est le lâm al-qabd : sa spiritualité est la mère des spiritualités. Sa spiritualité n’a rien à voir avec le cas de celui que l’on considère comme un « rouhâniy« , c’est-à-dire quelqu’un de versé dans un ésotérisme qui peut être aussi bien supérieur (‘olwi) qu’inférieur (soufli), ou dit autrement quelqu’un qui se dirige exclusivement d’un côté et abandonne l’autre.

L’homme véritablement spirituel détient la mère ou la source de toutes les spiritualités. Il est l’élixir de cet univers, et sa nature réunit toutes les natures de la manière la plus parfaite : Allâh –ta’ala– le créa à partir des quatre éléments, et il n’a pas penché vers un élément davantage que vers un autre, mais au contraire il a réalisé l’état de parfait équilibre entre chaque élément, faisant de lui la meilleure des créatures. Son entité est la plus vaste et la plus complète de toutes, en vertu du Hadîth qudsi : « J’ai pris une Poignée de Ma Lumière et Je lui ai dit : Sois Muhammad ! ». Il était donc cet Insân al-Kâmil avant même le commencement du commencement, et après la fin de la fin il demeure cet Insân al-Kâmil. Il est « la forme la plus parfaite » du point de vue spirituel comme intellectuel.

« Ensuite, Nous l’avons renvoyé au niveau le plus bas » c’est-à-dire qu’il revint au statut de nafs, qui est son état premier, puisque le verset parle bien ici de « retour », signe que c’était bien là qu’il se trouvait auparavant. L’état de créature existante demeure donc appliqué et applicable à l’Homme, et ce depuis son commencement qui est « la forme la plus parfaite » jusqu’à sa fin qui est « le niveau le plus bas ». Et c’est là le Secret du cercle de la hawiya : comme s’il y avait un joyau sur cet anneau, et si ce joyau est le commencement du cercle, il en constitue également la finalité. Ce joyau est le Point de l’Essence, en vertu de Sa Parole –ta’ala– : « Allâh, point de divinité si ce n’est Lui (Huwa) » [s20.v98] Lorsque ton Seigneur te dit qu’il n’est point de divinité en dehors de Lui (Huwa), c’est comme s’Il te disait que la Connaissance du Nom « Allâh » est en fonction de ta Connaissance du hâ’ al-hawiya… si donc tu saisis la Lecture du hâ’ al-hawiya, tu parviendras alors au Nom « Allâh » qui te mènera jusqu’au Nommé. Le Premier (al-Awwal), c’est Huwa. Le Dernier (al-Akhir), c’est Huwa. L’Apparent (al-Dhâhir), c’est Huwa. L’Occulté (al-Bâtin), c’est Huwa. Tels sont les quatre Noms mères depuis lesquels l’Ordre divin put s’accomplir et desquels résulta al-Insân al-Kâmil, qui est la manifestation de la graine de l’Essence… et cet Insân al-Kâmil n’est autre que le Nom al-Mouhibb (l’Aimant).

Il est la graine ou le fruit de l’accouplement des quatre Noms mères. Cette graine de l’Essence est la « graine de laquelle naissent sept épis » [s2.v261], que sont les sept Attributs. Ces sept apparurent sous l’apparence de Adam (‘alayhi s-salâm), de sorte qu’il fut la réunion des univers. Lorsque tu lis « Il enseigna à Adam tous les Noms » [s2.v31] il faut que tu comprennes que c’est l’univers tout entier qui fut réuni en lui. Car lorsqu’il présenta ces Noms, c’est aux anges qu’il en fit part… c’est-à-dire qu’il en fit part à toute manifestation de Nom, afin de la faire revenir à sa Source originelle (par le soujoûd). C’est donc comme si les Noms étaient par rapport à Adam (‘alayhi s-salâm) des particules, que ce dernier fit toutes revenir à leur source première après avoir réalisé la nature anéantie de toute chose, et avoir ensuite établi sa propre nature par son Seigneur.

C’est donc par la Lumière du Vrai qu’il établit chaque chose ou chaque manifestation des différents Noms, puis que chaque Nom prit et occupa la place qui lui était spécifique. « et dans chaque épis se trouvent 100 graines » [s2.v261]. Et étant donné que depuis la graine Adamienne, naissent sept épis, nous retrouvons 700 graines. Ainsi, de la graine réunissant en son sein les sept Attributs, découlent en réalité 700 graines Adamiennes. Et de chacune de ces 700 graines Adamiennes naissent 7 épis, à 100 graines l’épi… et ainsi de suite à l’infini.

L’épi est issu de la graine, qui elle-même est issue de l’épi, de sorte que tu ne peux faire allusion à l’un tout en reniant l’autre. Il y a et il y aura toujours un lien indestructible entre la graine et l’épi, de même qu’il y a un lien entre l’univers créé et la Haqîqa de cette particule première qu’est al-Insân al-Kâmil, en vertu du Hadîth qudsi : « Je pris une Poignée de Ma Lumière et lui dis : « Sois Muhammad ! » ».

La toute première particule fut donc celle de cet Insân al-Muhammadi al-Akmal, l’Homme Muhammadien le plus parfait ﷺ. L’Ordre divin se présente ainsi donc au cercle de al-Insân al-Kâmil, depuis « la forme la plus parfaite » jusqu’au « niveau le plus bas » par le Secret des deux Noms : l’Initiateur (al-Moubdi) et Celui qui fait retourner (al-Mou’id). Ce Secret tourne en formant un cercle qui réunit les quatre Noms mères, et l’Homme nage ainsi dans l’orbite du hâ’ al-hawiya. Tu désigneras alors le markaz du hâ’ al-hawiya comme étant le lâm al-qabd, et si tu le considères d’un point de vue plus profond, tu verras en lui la Voie Blanche (al-mahajjat al-bayda) dans une apparence vivante et réunissant à la fois le Soleil et la Lune.

Par rapport à la sourate du Figuier, si on la considère selon le statut de l’Arbre, on en y retrouve en réalité quatre : le Figuier, l’Olivier, le Mont Toûr et la Cité sûre. Et de même, le cœur est divisé en quatre chambres. Si on considère dans ce cœur les deux Arbres connus et relevant du domaine de l’apparent, on associera le Figuier à la partie gauche du cœur, qui renvoie aux Noms divins cachés, ou à la Parole « lâ ilâha illa Allâh ». Quant à la partie droite de ce cœur, elle sera associée à l’Olivier, qui sera donc à l’inverse associée aux Noms divins apparents, ou à la Parole « Muhammadun Rassoulullâh ». Puis c’est en divisant de nouveau ces deux Arbres apparents que l’on obtiendra les quatre parties du cœur, ou comme si chacune des deux parties principales avaient deux portes. Voir le Schéma ci-dessous :

coeur fonctionnement

Les deux parties ne communiquent pas entre elles, le sang rentre par le haut, descend dans le cœur puis est expulsé par le haut, et c’est seulement après avoir fait un tour complet dans le corps que, de retour au cœur, il pourra accéder à la partie opposée.

On considère l’être Humain comme étant à lui seul un univers… mais étant donné que dans la Lecture par le hâ’ al-hawiya nous avons appris et réalisé l’extinction de tout l’univers, il ne reste plus à l’individu que son cœur. Ce cœur est divisé en deux, de même que le lâm al-qabd. Sa séparation interne est extrêmement subtile, et pour illustrer ce fait on la décrit comme étant plus tranchante qu’une épée et plus fine qu’un cheveux… Il en est de même pour le lâm al-qabd, puisqu’il s’agira, après avoir réalisé l’extinction de l’univers, que l’individu le rétablisse en y projetant de sa Lumière, pour de nouveau revenir à sa nature inexistante et ainsi retourner au cœur mais cette fois-ci dans sa partie opposée.

C’est ainsi qu’alors que le Prophète ﷺ était enfant, les anges vinrent à lui et fendirent son cœur en deux… ils le lui ôtèrent de la poitrine et le lavèrent avec l’eau de zamzam, puis le placèrent dans un récipient d’or. Ceci veut dire que le Prophète ﷺ réalisa la Lecture du lâm al-qabd alors qu’il n’était qu’un enfant, et que lorsque toi tu accèdes à cette Lecture du lâm al-qabd, c’est comme si tu accédais à la Science de la risâla acquise par le Messager dans son enfance. Donc peu importe où tu es parvenu : tu ne fais que jouer, de même qu’Allâh ne créa ce monde que comme étant un jeu et une distraction infantile.

Puis le cœur du Prophète ﷺ fut lavé, afin qu’il ne demeure en lui aucune part pour le Shaytân. Or la particularité du Shaytân est justement de se déplacer dans le corps humain partout où passe le sang. Ce faisant, il peut s’installer dans une articulation, ou bien dans une veine, faisant de cet emplacement comme un château pour lui, depuis lequel il dirige et contrôle cette partie du corps. Tu vois ainsi certaines personnes atteintes de possession (mass) se plaindre de douleurs dans telle ou telle partie du corps, le pied, l’épaule ou autre : il s’agit là de l’emplacement choisit par ce Shaytân.

Quant au cœur il demeure dans son état de pureté ne pouvant être souillée durablement par la présence du démon, en vertu du fait que le Prophète de cette Communauté ﷺ a vu son cœur lavé : chaque cœur de chaque membre de sa Communauté a donc de même été lavé de toute forme de présence du Shaytân. C’est de cette façon que sayiduna al-Mustafa ﷺ nous aida et nous facilita l’accès et l’entrée dans le markaz du lâm al-qabd.

Ce cœur qui fut donc fendu détient le contrôle de l’intellect, qui lui-même étend son influence sur l’ensemble du corps, en envoyant par exemple l’ordre à la main de prendre ou de donner, à la langue de parler ou de se taire, à l’oreille d’écouter ou de ne pas entendre, etc. Ainsi, l’élément actionneur principal de tous les gestes du corps, c’est l’intellect (‘aql), lequel est actionné par le cœur, qui lui-même est divisé en quatre comme nous l’avions dit. Quatre chambres, associées respectivement aux Noms l’Apparent (al-Dhâhir), l’Occulté (al-Bâtin), le Premier (al-Awwal) et le Dernier (al-Akhir), les quatre Noms mères desquels Allâh –ta’ala– nous créa, réunis dans notre cœur.

Si donc l’Arbre de l’intellect se veut de nature supérieure (‘olwi) en vertu du Mont Toûr, alors les racines de cet Arbre sont au nombre de quatre, pas une de plus ni une de moins, afin que le cœur soit bâti sur quatre fondements, à l’instar de la Ka’ba. Cependant se trouve un chiffre caché : le cinq, qui est le Secret de l’Amour. Et c’est par ce Secret de l’Amour qu’est apparu un lien entre l’intellect et le cœur. Ainsi, si ton intellect s’accorde parfaitement avec ce Secret du cœur qui est l’Amour, il fait apparaitre des mondes et des sciences multiples. Pourquoi ? Parce qu’il Aime à Se faire Connaître. Et si au contraire ce lien et ce Secret de l’Amour ne se trouve pas en toi, alors ton intellect se limite au suivi aveugle (taqlîd) de ceux qui t’ont précédé, et tu es incapable de produire quoi que ce soit de nouveau, du fait que tu as perdu le cinquième fondement.

Par ailleurs, il se trouve que la valeur numérique du hâ’ al-hawiya est 5 : si l’on enlève ce cinquième qu’est l’Amour, il nous reste les quatre Noms mères l’Apparent (al-Dhâhir), l’Occulté (al-Bâtin), le Premier (al-Awwal) et le Dernier (al-Akhir)… et c’est alors comme si nous avions constitué un carré inscrit dans un cercle. Or si l’on calcule la somme des angles d’un carré, on obtient 90+90+90+90 = 360°, de même que le cercle s’étend sur 360°… ou autrement dit, le carré et le cercle sont en réalité la même chose.

Mais alors, pourquoi la Niche (mishkâte) est-elle manifestée sous la forme d’un cercle et non pas d’un carré ? Comment se fait-il que tu ne puisses pas voir par la vision du cœur cette Niche sous la forme d’un carré, et dans quelle mesure même si tu y parvenais, ton cheminement serait défaillant ?
Dans le Hadîth, sayiduna al-Mustafa ﷺ te dit que le premier ciel par rapport au second est semblable à un anneau dans un désert, que le second ciel par rapport au troisième est semblable à un anneau dans un désert…etc. [voir Hadîth en bas de page] Ce qui veut bien dire qu’il s’agit d’un cercle se trouvant dans un cercle, qui lui-même se trouve dans un cercle, etc… et il n’a pas parlé ﷺ de carrés, mais pourquoi ?

C’est que dans le cercle se trouve un Nom en plus, tandis que dans le carré se trouve un Nom en moins. Mais quel est l’emplacement de ce Nom ? Nous avons la Ka’ba qui a la forme d’un carré, non pas d’un cercle… cependant notre Tawâf autour de la Ka’ba doit se faire selon la trajectoire d’un cercle. Tu ne peux pas faire de Tawâf dans une trajectoire carrée, et même si tu tournes autour de la Ka’ba en longeant les murs, une fois arrivé à Hajar Isma’il tu te dois de la contourner, car si tu passes entre elle et la Ka’ba, ton Tawâf devient nul. Tu dois donc obligatoirement tourner et faire un cercle autour de la Ka’ba. Et ce mouvement circulaire se fait par le flux spirituel de ce cinquième Nom.

Ton apparition depuis ta condition inexistante est selon les quatre Noms mères… mais d’où te vient donc le cinquième ?

C’est que tu te dois d’être toi-même ce cinquième ! Ou dit autrement, tu te dois d’être le Nom l’Aimant (al-Mouhibb). C’est la raison pour laquelle nous avons nommé le lâm al-qabd dans le livre des Fondements de la Tariqa le lâm al-‘ishq (le lâm du désir).
Pourquoi du désir ? Pourquoi pas de l’Amour ?
Tout simplement parce que vous n’êtes pas capables de le considérer à sa juste valeur par l’Amour. Nous l’avons nommé lâm al-‘ishq, parce qu’il se peut que ce que tu désires aujourd’hui, tu le fuies demain. Quant à l’Amour, il désigne le lien entre le Seigneur et le serviteur : « Mon serviteur n’a de cesse de se rapprocher de Moi par des actes surérogatoires jusqu’à ce que Je l’Aime. » il s’agit là de l’Amour (Hubb) divin. Dans le livre des fondements de la Tariqa nous parlons du lâm al-‘ishq, tandis que dans nos cours et nos explications orales nous parlons systématiquement de lâm al-qabd (le lâm du saisissement).
Pourquoi ?
Parce que tant que ton esprit n’aura pas été entièrement saisi, tu ne pourras pas parvenir au markaz du hâ’ al-hawiya. Il y aura toujours quelque chose qui t’empêchera d’y parvenir.

Pendant ta vision par le dhikr (mouchâhada) tu vois peut-être la Lumière sous la forme d’une Lune, mais lorsque le Shaykh te dit de plonger dans cette Lumière, tu t’en trouves incapable.
A quoi cela est-il dû ?
Au fait que tu sois encore superficiel, rattaché au monde physique, parce que tu n’es pas encore parvenu à la source spirituelle qui manifeste en toi le Nom l’Aimant (al-Mouhibb) qui prend le contrôle absolu de tout ton être, et alors en une lamha (un clin d’œil) tu te retrouves totalement dissolu dans la Présence du hâ’ al-hawiya.
Mais qu’est-ce qui t’empêche justement d’accéder ou de plonger dans cette Hadra du hâ’ al-hawiya ?
C’est le Nom al-Mouhibb lui-même !! Cela veut dire que tu n’as aucune part dans le Nom al-Mouhibb. Alors tu t’écries : « Mais, pourtant je vois la Lumière ! » Oui, c’est qu’en réalité le Nom al-Mouhibb t’a donné un degré d’entre les degrés de l’amour, qui est soit al-widd, soit al-‘ishq… quant au Nom al-Mouhibb lui-même, il ne laisse perdurer de toi-même absolument rien.
Et quand est-ce qu’il ne demeure absolument rien de toi ?
C’est quand tu t’éteins et disparais dans le markaz du hâ’ al-hawiya. Si tu parviens à t’éteindre dans celui-ci, tu reviens ensuite par le carré et tu étends ses quatre angles au sein du confinement (taqyid) qui lui-même se trouve dans l’absolu (itlâq), c’est-à-dire à l’image d’un anneau dans un désert.

La Ka’ba est donc de forme carrée, mais si en toi couve le désir et l’Amour, tu réalises autour d’elle un Tawâf circulaire. Si tu aimes ce Tawâf, et si les émanations de l’Amour fluent en toi, tu t’éprendras de désir et tu ne verras plus ce carré qu’est la Ka’ba. Tu ne feras que fluer dans le hâ’ al-hawiya, sans voir al-Bayt (la Ka’ba), c’est-à-dire sans la voir en tant que murs les uns face aux autres. Tu la verras au contraire d’une vision intérieure, et c’est cette vision là qui t’élèvera de 500 degrés. Au lieu de voir al-Bayt, tu verras Ma’moûr al-Bayt (ce qu’elle contient).
Comment cela ? : en ayant réalisé l’extinction dans l’Amour du Tawâf autour d’un cœur réunissant cinq Noms, non pas quatre.

C’est de cette manière que débute l’étude du lâm al-qabd, de façon à ce que tu interagisses avec toi-même par ton propre cœur. Tu n’interagiras plus avec quoi que ce soit d’extérieur à toi-même, comme c’était le cas dans la Lecture par le hâ’ al-hawiya et où tu disais « je vois telle et telle chose… ». Maintenant le cheminement est différent. Le cheminement par le lâm al-qabd est en dualité entre le Shaykh et le disciple. Donc quand le disciple se trouve dans le lâm al-qabd, il doit avoir honte de se plaindre de tel faqir, ou de considérer que tel autre lui a parlé et lui a dit telle ou telle chose… s’il dit cela, on sait d’ores et déjà que c’est un ignorant et un imbécile, qui n’a aucune part dans le lâm al-qabd.

Celui qui se trouve vraiment dans le contexte du lâm al-qabd ne voit personne d’autre que son propre miroir à qui il parle et avec qui il interagit. Il n’a plus aucune considération pour quoi que ce soit du monde extérieur, qu’il a totalement anéanti par les sept degrés de la Lecture par le hâ’ al-hawiya. Et s’il en est toujours à surveiller ce qu’il se passe autour de lui, c’est signe qu’il est toujours dans la première Lecture, et qu’il n’est pas encore véritablement entré dans le lâm al-qabd. Si dans le lâm al-qabd tu parles encore de ton cousin, de ta mère, de ta femme… c’est comme si tu faisais marche arrière. Parce que tous tes efforts étaient dans le but de parvenir au cœur divisé en deux : cette séparation entre la droite et la gauche se trouve être le Sirât al-Moustaqîm : « suivez-le donc et ne suivez pas les sentiers (qui s’en éloignent) ». C’est celui-là même que sayiduna al-Mustafa ﷺ nous décrit comme étant « plus affuté que le tranchant d’une épée, et plus fin qu’un cheveu » : c’est donc comme si tu avais arraché ce cœur de toi-même, que tu l’avais étendu, et que tu avais découvert un univers entier réuni en lui… et qu’il te fallait à présent cheminer entre les deux parties droite et gauche de ce cœur.

Dans l’au-delà, quand tu marcheras sur ce Sirât, sous lequel se trouve le Feu de l’Enfer… c’est tout simplement parce que dans ce bas monde tu n’auras pas voulu cheminer sur le Barzakh de ton cœur. Le Vrai –subhânahu wa ta’ala– te le manifestera donc, et tu te trouveras en train de marcher d’une berge vers l’autre… la traversée des croyants étant décrite dans les Hadîth comme étant aussi rapide que l’éclair. Toi aussi durant ton dhikr, tu vois des éclairs et des flashs de Lumières, qui te transportent de ton emplacement vers un autre monde.
Mais où se trouve cet autre monde ? Est-ce que tu t’es déplacé et tu es monté sur la Lune ?
Non, tu n’as pas bougé de ton emplacement. Ton univers se trouve en toi-même, et tu as cheminé entre ces deux parties du cœur, sans jamais te tourner, ni vers la droite, ni vers la gauche. Dans le cas contraire, c’est que tu as penché soit vers l’Apparent, soit vers l’Occulté, soit vers le Premier, soit vers le Dernier… ce qui signifie concrètement que tu t’en es tenu aux considérations spatio-temporelles.

Si en revanche tu traverses à la vitesse de l’éclair, tu ne prends plus en considération que la Lamha (l’Etoile de Lumière), et tu ne la vois plus que comme étant une Particule d’Amour. Et si la Lamha s’éprend d’Amour pour toi et que tu t’éprends pour elle, elle deviendra pour toi semblable à la Lune lorsqu’elle est pleine, ou semblable à la plus brillante des Etoiles dans le ciel : elle te cueillera et t’arrachera à toi-même de manière totale et absolue… Donc tout ce cheminement spirituel le long du Sirât, cela ne se passe que d’un bout à l’autre de ton propre cœur.

Toi tu t’imagines le Sirât comme étant un pont sur lequel tu vas marcher, qui sera plus affûté qu’une épée et plus fin qu’un cheveu, et que les crochets essayeront de t’attraper… d’où viennent ces crochets et que sont-ils ?
Il s’agit de ton insouciance (ghafla), de tes manquements en général… c’est-à-dire, les quatre éléments : feu, terre, eau et air. Et ces quatre éléments viendront pour t’agripper, parce que tu n’auras pas réalisé l’état d’équilibre entre eux tous. Tu auras au contraire un côté plus fort que l’autre, et le plus fort l’emportera sur le plus faible et s’écriera : « il est à moi ! ».

Voilà pourquoi celui qui Aime véritablement Allâh, tu le trouves affairé au dhikr de la même manière en été qu’en hiver, à l’automne ou au printemps. Quatre saisons durant lesquelles se manifestent les natures de ces quatre éléments : en été tout sèche (feu), en hiver la pluie tombe (eau), en automne les feuilles tombent (air) et au printemps les plantent poussent (terre). Si donc par le Nom al-Mouhibb, tu as réalisé l’équilibre entre ces quatre saisons, tu vivras chacune d’entre elles de manière identique. Mais étant donné que toi, dans une seule et même semaine, tu es incapable de t’adonner au dhikr de la même manière tous les jours… que dire sur une année ?

Pour celui qui est en parfait équilibre tout au long de l’année… celle-ci est faite de 365 ou 364 jours. Ou dit autrement, à 360 on ajoute tantôt 4, tantôt 5. Soit, tantôt la vision d’un carré, tantôt la vision d’un cercle. Et la différence entre 4 et 5, c’est 1, soit le Nom al-Mouhibb : tantôt apparent, tantôt occulté. Donc si tu es l’Aimant et l’Aimé, qu’il se manifeste ou qu’il demeure caché, il se trouve toujours en toi… d’où le fait que tes actions soient toujours identiques.

Et c’est pourquoi également le Hajj ne peut être accompli qu’une seule fois dans l’année : que tu voies al-Bayt selon ses quatre côtés ou bien que tu fasses le Tawâf circulaire autour d’elle, c’est une fois dans l’année. Même si tu veux refaire ton Hajj, tu ne peux pas le refaire dans la même année… et en réalité, le Hajj ne se fait qu’une seule fois dans sa vie, pourquoi ?
Parce que le lâm al-qabd saisit, et lorsqu’il saisit véritablement, tu te dois de mourir d’une mort définitive.

Donc nous nous en tiendrons à cela pour aujourd’hui, le lâm al-qabd étant un lâm de désir et d’amour, renvoyant en réalité au travail d’établissement du lien entre ton cœur et ton intellect. Et à partir de là, comment tu vas fluer dans l’univers de ton propre corps, sans jamais rechercher le rajout du moindre atome de ce qui est extérieur à toi-même… non pas dans une dimension égotique, mais bien dans une dimension de réunion confinée de la Réalité des Noms divins, le cheminement selon les Noms mères et le retour à la Haqîqa de al-Insân al-Kâmil, qui se veut être en parfaite conformité avec l’exemple Prophétique ﷺ.

« La terre par rapport au ciel de ce bas monde est comparable à un anneau dans un désert, idem pour le ciel de ce bas monde par rapport au ciel qui est au-dessus, et ainsi de suite jusqu’au septième ciel, lequel par rapport au Kursiy est comparable à un anneau dans un désert, et de même pour le Kursiy par rapport au ‘Arch ».

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