« Sans tachbîh, l’accès au tanzîh est impossible »

بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

« Sans tachbîh, l’accès au tanzîh
est impossible »

Résumé de l’assise du 1er avril 2016
Jumu’a 22 Jumada at-Thaniy 1437

Nous revenons à l’étude du lâm al-qabd, qui a la particularité d’agiter la nafs du cheminant. Ainsi, durant cette deuxième Lecture du Nom « Allâh », ta nafs ne pourra garder au fond d’elle-même le moindre atome de quelque penchant que ce soit, consciemment ou inconsciemment, sans que le Vrai –subhânahu wa ta’ala- ne te le fasse voir directement. Ces penchants t’apparaîtront tantôt de manière belle et agréable, s’il s’agit de choses relevant du Jamâl, tantôt de manière coercitive s’il s’agit de choses relevant du Jalâl.
Allâh –ta’ala- dit : « Nous leur montrerons Nos signes dans l’univers et en eux-mêmes, jusqu’à ce qu’il leur devienne évident que c’est cela, la Vérité. » [s41.v53].
Celui qui est donc doté d’une vision intérieure sera ainsi donc en mesure de constater que tout ce qui se trouve dans l’univers ne se trouve en réalité nulle part ailleurs qu’en lui-même. Et ce « lui-même », il ne le connaîtra ni ne saura ce dont il recèle que s’il parvient à la connaissance parfaite du lâm al-qabd. Et connaître le lâm al-qabd, c’est connaître le lâm par le lâm, et non pas le lâm par le hâ’ (comme dans la première Lecture).

Allâh –ta’ala- dit : « Je jure par les positions des étoiles ! Et c’est vraiment un serment immense, si seulement vous saviez. Il s’agit là d’un Coran noble, dans un Livre bien gardé que seul les purifiés touchent : c’est une révélation de la part du Seigneur de l’Univers. » [s56.v75/80].
Le Coran est donc en réalité réparti dans le firmament. Chaque position d’étoile a ses propres versets, ses Hizb, ses images, ses serments… Et Il a placé ceci dans ton cœur, ô toi qui a pris la bay’a, qui a suivi la Guidée et qui a réalisé le degré de « Lumière sur Lumière », et dans le cœur de qui il ne demeure pas le moindre atome de doute ou de waswas… Allâh a certes purifié ton cœur lorsqu’Il y fit descendre l’Etoile : « Par l’Etoile lorsqu’elle descend, votre compagnon ne s’est pas égaré et n’a pas été induit en erreur. » [s53.v1/2]. Bonne nouvelle donc à celui dans le cœur de qui l’Etoile est descendue, et qui l’a considéré avec la plus grande sacralité. Car c’est de cette manière que, par l’Etoile, il découvrira l’emplacement originel des versets du Coran. Ainsi, celui dont le travail et toute la préoccupation se concentre sur des passages Coraniques relevant des gens de l’Imân, celui-là fait belle et bien partie des gens de l’Imân. Quant à celui en qui auront pénétré les doutes et une dévalorisation de ce degré de l’Imân, qu’il sache qu’il est du nombre des hypocrites. Quant à celui qui aura renié et aura tourné le dos à cela dans sa globalité après s’être engagé, qu’il sache qu’il est du nombre des mécréants. Ceci parce que après avoir Connu, il a mécru (kafara), sachant que dans la langue arabe le mot kafara signifie enfouir, dissimuler : après que le Vrai Se soit manifesté à lui de manière évidente, le Kâfir a caché la Vérité. Le fait de cacher cette Vérité (à toi-même) n’est donc pas seulement un manque de bienséance vis-à-vis du Vrai, mais bel et bien un reniement de Lui.

Voilà donc une dizaine de semaines que nous avons débuté la seconde Lecture du Nom « Allâh », et nous allons poursuivre si Allâh nous le permet jusqu’à compléter ses 7 degrés, qui sont des Secrets absolus et totalement différents de ce que vous avez pu découvrir au sein des limites du hâ’. Mais pour parvenir à cela, il s’agira de savoir si oui ou non tu accordes à la Lamha (l’Etoile) la valeur qu’elle mérite, si tu admets l’établissement du Markaz (centre du cercle)… ou si au contraire tu ne cherches qu’à l’effacer, afin de demeurer sans qibla. Ceci s’adresse donc à ceux qui Connaissent la qibla. Et il ne s’agit pas ici de la connaitre simplement par les mots, mais plutôt par le cœur. Ceux dont l’esprit est devenu pur, et qui la perçurent dans un premier temps par la Majesté (Jalâl), qui furent alors emplis de pudeur vis-à-vis d’elle, d’humilité et d’abnégation. C’est après cela qu’ils purent percevoir et goûter à la Beauté (Jamâl) au cœur même de la Majesté (Jalâl). Parvenu à cela, ils restèrent dans l’état de stricte observance de la bienséance, sans jamais s’en écarter. Tel est le disciple dont on peut dire qu’il a atteint une part du lâm al-qabd.

Le lâm al-qabd est la main de Sulaymân, ainsi que la main de Moussa (‘alayhima s-salâm). Il s’agit de la Lumière, pour celui qui désirera voir ses propres défauts reflétés dans le miroir de sa nafs. Qu’il libère donc cette dernière des limites du hâ’, et qu’il entre pleinement dans le lâm al-qabd, que son esprit lui soit ôté, et qu’il ne persiste plus rien de son être : ni jugement, ni acte qui proviennent de lui-même. Mais plutôt, il s’agira d’un suivi aveugle des paroles (qawl), des faits (fi’l) et de ce qui a été établi (taqrir)… soit dit autrement, ce miroir n’est autre que la Sunna du Prophète ﷺ. Le miroir est celui qui te dit : « Si tu me suis, alors ne m’interroge sur rien tant que je ne t’en aurais pas fait mention. » [s18.v70]. Il s’agit d’un miroir, mais pas d’un miroir au sens où on l’entend… Il s’agit d’un miroir, mais pas d’un miroir avec lequel on interagis sous forme de questions réponses. C’est un miroir dont le langage est Esprit et dont les paroles sont contemplation. C’est ainsi que tu apprendras la Science des Lectures « châdha ». Mais pour parvenir à cela il faut impérativement sacraliser le lâm. Et quand on parle de sacraliser… encore une fois cela ne se fait pas par la bouche, auquel cas tu demeures dans le hâ’. Plutôt il s’agit de sacraliser et magnifier par l’Esprit. Malheureusement, on voit le disciple qui se trouve au cœur même de cet état faire par ailleurs défaut à la bienséance (sou’ al-adab)…

Les signes et les preuves évidentes d’Allâh sont Lumière, et c’est par ces Lumières qu’Il fit référence au Livre écrit du moulk (kitâb al-mastoûr), qui correspond dans notre monde connu au ciel décoré d’étoiles. Notre Seigneur –‘azza wa jall- y a inscrit ce qui était, ce qui est et ce qui sera. Tout y a été réuni et gravé, et c’est alors que le Coran s’établit dans les positions des étoiles. Il descendit ensuite dans les différentes stations de la Lune, c’est-à-dire selon ses différentes positions autour de la terre, afin qu’elle réalise un mouvement de rotation autour de toi, et qu’elle te montre et t’enseigne la descente depuis les cieux de l’Esprit vers la terre de ta nafs. Ces sens profonds te parviennent à chaque instant et te transmettent les différentes exégèses de différents versets Coraniques… Et tout ceci est et demeure sous forme de taqdîr (sujet au changement) et non d’ithbât (immuable), parce que la lune n’observe jamais exactement la même trajectoire. Et si le Tawâf de la lune autour de la terre s’était fait selon une trajectoire fixe et répétée, Allâh –ta’ala- n’aurait pas dit : « Et la lune, Nous lui avons déterminé des phases changeantes (qaddarnâ)… » [s36.v39]. Le verbe « qaddarnâ » implique le fait d’être sujet au changement, si donc il s’était agit d’une trajectoire fixe le verbe employé aurait été « ja’alnâ ». Les paroles de notre Seigneur sont telles que chaque mot a ses sens bien particuliers.

Le taqdîr ici renvoie au fait que la lune se déplace à la même vitesse, et sur un même cercle… ce qui change, c’est le diamètre de ce cercle. Ainsi, tu te déplaces dans le moulk en considération du haut, du bas, de l’avant et de l’arrière. Dans le malakoûte au contraire, il n’y a plus ces directions, tout simplement parce que dans le malakoûte il n’y a pas de « toi » : tu es la cause de l’apparition des directions. Parce que tu es existant, tu considères le devant et le derrière, la droite et la gauche. En revanche dans le malakoûte il n’y a pas de direction, et même si tu dis être arrivé, c’est par l’Esprit que tu es parvenu et non pas par le corps. Le malakoûte relève de l’Esprit, qui lui-même relève de la Seigneurie (Rouboubiya) : comment pourrait-on donc lui attribuer la direction ?
« Et ils t’interrogent au sujet de l’Esprit. Dis : « L’Esprit relève de l’Ordre de mon Seigneur » » [s17.v85].

Allâh –ta’ala- fit donc que Sa Parole soit dessinée dans les positions des étoiles, et Il fit de cet univers une subtilité en exprimant les sens, et dont les émanations parviennent à celui dont le cœur aura reçu de cette Lumière… et sache que ces sens profonds ne parviennent qu’à celui dont le cœur aura reçu la Lumière du Miséricordieux.

Donc lorsqu’on te disait, alors que tu te trouvais dans le hâ’, concentre-toi sur le centre, détermine le Markaz, recherches-y la Lumière et plonge dedans… te voilà aujourd’hui nécessiteux vis-à-vis de lui. Si tu le dédaigne et minimise son importance… alors sache que tu n’as aucune part en lui. Tu étais dans le hâ’ et tu cherchais, entre les images, les paysages, tu parlais des anges et des djinn… Tu parlais de choses nobles et élevées, et d’autres basses et viles. Mais aujourd’hui, tu n’as besoin que d’une seule chose, c’est d’une pureté totale et absolue. Lumière sur Lumière : la Lumière avec laquelle tu es venu du hâ’ al-hawiya, sur la Lumière du lâm al-qabd, de façon à ce que le spectre de ton être, qui n’est autre que cette Lumière issue du hâ’, vienne se dissoudre dans sa Lumière Originelle, c’est-à-dire la Lumière du lâm. Ce cœur deviendra alors al-Bayt al-Ma’moûr, du fait que Allâh –ta’ala- fit de Sa Lumière Transcendante la mishkâte de ce corps. « Ô toi, nafs apaisée, retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée » [s89.v27/28]. Celui dont la nafs s’apaisa, et qui contempla la nafs de ar-Rahmân, qui devint alors pour lui un miroir dans lequel il constata un défaut… il corrigera ce défaut avant qu’il ne soit trop tard. Quant à celui qui constatera un défaut dans le miroir, contredira ce dévoilement et préférera le dissimuler, ce défaut sera la cause pour lui de sa fuite de la Voie d’Allâh, et il le mènera à prononcer des ignominies. Choisis donc où tu places ta nafs.

Allâh –ta’ala- établit la qibla et dit : « Et d’où que tu sortes, tourne ton visage vers la Mosquée Sacrée » [s2.v149] et ceci, malgré que où que tu sois et où que tu te trouves, quel que soit l’endroit où tu poses ta vision : là se trouve la Face d’Allâh. « Où que vous vous tourniez, la Face d’Allâh est donc là » [s2.v115] … Car selon le jugement par le miroir, tu ne dois te tourner en réalité que vers la Ka’ba. Celui qui fera donc de cette dernière un miroir pour sa nafs, il y verra ses propres défauts, il connaîtra la réalité de son état, et évoluera sur la Voie Blanche (al-mahajjat al-bayda). C’est la raison pour laquelle le mérite revient à celui qui contemple la Ka’ba, et non pas à celui qui y entre, car celui qui y entre s’imagine que c’est autour de lui que les gens font le Tawâf. Il se gonfle alors de vanité et d’orgueil. Quant à celui qui demeure à la regarder, il bénéficie des 500 degrés que procure cette vision. Et s’il effectue la prière, s’incline et se prosterne, il bénéficiera de 1000 degrés. Heureux donc celui qui contemplera en Connaissance de ce qu’il contemple, et malheur à celui qui la regarde et ne voit que son voile noir, et qu’il sache qu’il ne s’agit là que de la couleur de son propre cœur. Si tu regardes la Ka’ba et que tu la trouves dans un état d’Ihrâm identique au tien (c’est-à-dire vêtu de blanc), alors sache que la pureté de ton cœur a percé et s’est manifesté. Et si tu regardes la Ka’ba et que tu ne vois que son voile noir, alors sache que ton Hajj est retourné contre toi, parce que tu t’en es tenu à l’apparence extérieure, et tu t’es retrouvé à adorer des pierres, sans jamais réaliser le Tawâf autour de ar-Rahmân.

Il est l’Astre de grand éclat, le Secret de la réunion des Noms divins, que l’on désigne par le degré de la divinité, qui est et demeure au travers de l’Arbre Béni, dont al-Mustafa ﷺ fit les gens de sa Maison (ahl ul-bayt), de sorte que celui qui prie sur lui ﷺ doit obligatoirement prier sur les gens de sa Maison… quant à celui qui s’y refuse, il ne fait que lui ﷺ attribuer le fait d’être sans postérité (abtar). Et ceci lui est directement retourné : « Celui qui te hait, ce sera lui le véritable privé de postérité (abtar) » [s108.v3]. c’est-à-dire que le véritable « abtar » est en réalité celui qui coupe son lien avec le Prophète ﷺ, consciemment ou non. Si donc le Prophète ﷺ nous enjoint au suivi de l’Arbre de sa descendance, cet Arbre ne peut qu’être Béni, et sa subtilité ésotérique Lumière, raison pour laquelle il fut bien précisé qu’il s’agissait de la descendance (‘itra) de ahl ul-bayt, et pas simplement de ahl ul-bayt. Recherche donc cette descendance. Si tu retrouves cette descendance et te lies à elle, tu deviendras toi-même de ahl al-Mustafa ﷺ. Et si tu n’es pas lié à cette descendance spécifique (qui est d’ordre spirituel), même si tu fais partie de ahl al-Mustafa ﷺ, ta ramification est totalement desséchée et dépourvue de Vie.

Cet Arbre étendit ses feuilles et ses fruits, comme s’il était le seul existant, comme si tous les autres n’étaient que néant. Comme le dit le Shaykh al-‘Alawiy (quddisa sirruh) : « Vous êtes les serviteurs d’Allâh, quant aux autres non ». Il a ici réuni trois degrés de Lecture du Nom, à l’intention de celui qui est doté d’un cœur apte à percevoir les sens profonds. Quant à celui qui ne comprend pas, il est en réalité au même niveau que le négateur. Le fruit de cet Arbre de l’existence se trouve parmi les hommes. C’est-à-dire que tu ne retrouveras ce flux spirituel dans aucune créature avec la même force que dans le fruit humain de l’Arbre Béni : cherche donc parmi les hommes quel est le dépositaire de ce Secret. Il s’agit de l’Astre de grand éclat, dont le Secret est ce Flambeau illuminant, ou Haqîqa Muhammadiya. Sois donc toi-même cet Astre, et fais en sorte qu’apparaisse dans ton cœur le Flambeau illuminant : alors tu connaîtras cette Haqîqa. Et si tu t’arrêtes simplement à la description de ce que tu vois, sache que quoi qu’il arrive tu seras incapable de l’estimer à sa juste valeur.

Si tu dis qu’il avait les dents parfaitement espacées, les cheveux noirs, etc… nous te répondons que tu ne t’en tiens ici qu’aux apparences physiques. Tu as ainsi connu ce qui était apparent de lui ﷺ, mais tu es passé à côté de la réalité de celui qui était Prophète ﷺ alors que Adam était encore entre l’eau et l’argile. Si tu dis qu’il ﷺ est une Lumière, mais sans avoir vu son apparence physique, nous te répondons que tu as certes connu l’antériorité de sa Prophétie, mais tu n’as pas connu la réalité de sa Khatmiya ﷺ. Et si maintenant tu réunis cela et affirme qu’il est ﷺ une Lumière manifestée sous la forme d’un Homme, alors nous te répondons que certes, tu dis vrai… mais as-tu une preuve claire et évidente de ce que tu avances, ou bien il ne s’agit là que de paroles en l’air ? Cherche donc les réponses, et ne dis pas : Je sais, ou J’ai Connu. Retourne plutôt à la réalité ténébreuse de ton cœur, plonge dans son océan d’obscurité : si tu parviens à y retrouver le Chemin, sache que tu as alors compris le sens de ces mots. Et si au contraire tu demeures dans les ténèbres, alors lorsque tu entends les Hommes parler tu te dois d’écouter attentivement ce qu’ils te disent et leur obéir sans discuter… car tu n’as aucune part dans cette réalité spirituelle, et tu demeures ainsi en dehors du cercle.

L’apparence de sayidina al-Mustafa ﷺ, c’est Adam. Et la partie cachée de Adam (‘alayhi s-salâm), c’est sayidina al-Mustafa ﷺ. Allâh –ta’ala- dit : « Il enroule la nuit sur le jour et Il enroule le jour sur le nuit » [s39.v5]. Ainsi, Il enroule le jour du relâchement (bast) sur la nuit de l’oppression (qabd)… ou dit autrement Il enroule le jour de la Réunion du Verbe (Jawâmi’ al-Kalim) sur la nuit de l’ensemble de tous les Noms divins.
Allâh –ta’ala- nous informe ainsi : « et Il enseigna à Adam l’ensemble de tous les Noms » [s2.v31]. Et sayiduna al-Mustafa ﷺ nous dit : « J’ai reçu la Réunion du Verbe ». Lorsqu’ainsi donc tu récites : « Wa d-duha / Par le Jour montant » [s93.v1], tu considères à ce moment là la Réunion du Verbe. Et ici les gens dotés d’entendement comprennent pourquoi la prière de Duha est une Sunna et non pas une obligation, et qu’elle se prie en accomplissant de deux à douze unités de prière (rak’a). Ainsi, celui qui accomplit tout au long de sa vie douze rak’a pour la prière de Duha, celui-là demeure en état de contemplation de la Face du Miséricordieux, en vertu des douze lettres de la Parole « lâ ilâha illa Allâh ». Voilà en quoi consiste la zakât des gens du commun. Quant aux gens de l’élite, leur zakât consiste en le fait de rester immobile à l’emplacement où l’on vient de réaliser la prière du Sobh, sans bouger ni prononcer aucune parole qui ne soit un dhikr, et ce jusqu’à l’heure du Chouroûq. Il se lèvera ensuite et ne priera que deux unités de prière, et il recevra ainsi le mérite d’un Hajj et d’une ‘Omra acceptés en compagnie de sayidina al-Mustafa ﷺ. Il comptera alors du nombre de ceux qui ont réalisé le Tawâf autour de al-Bayt al-Ma’moûr et auront pris de cela la Baraka absolue, et ils demeureront perpétuellement dans l’état de contemplation du Miséricordieux. Son Soleil s’est levé, et il ne s’est pas encore couché. Son Chouroûq est et demeure dans leurs cœurs, de sorte que lorsqu’ils ne regardent rien de ce qui les entoure sans voir la Lumière du Créateur avant la créature. Ils demeurent ainsi avec le Soleil de al-Ahadiya, avant de se considérer en présence des apparences illusoires. Quant à celui qui débute dans la Voie, il se devra dans un premier temps, en considérant le monde créé, s’efforcer de percevoir le sens caché des apparences, et ce jusqu’à ce qu’il atteigne la Haqîqa englobante.

Notre Seigneur (subhânahu wa ta’ala) a insufflé en nous de Son Esprit. Celui donc qui aura atteint le Tawhîd al-Jam’ et le Tawhîd al-Farq, son Esprit sortira en un instant, à la prononciation de « lâ ilâha illa Allâh, Muhammadun Rassoulullâh »… Et quand est-ce que tu pourras considérer que ton Esprit est entièrement sorti ?
Lorsque, quand tu te regarderas, tu ne verras plus rien de ta forme apparente. C’est ce qu’il s’est produit pour sayidina Moussa (‘alayhi s-salâm), lorsqu’il vit la montagne, celle-ci lui apparut totalement anéantie. Puis il regarda sa propre nafs, et il vit qu’à l’image de la montagne, il ne demeurait absolument rien d’elle… et c’est alors qu’il tomba, foudroyé. Cet exemple de sortie de l’Esprit est un exemple de Beauté (Jamâl). L’Esprit s’élève alors, et il trouve toutes les portes du ciel ouvertes. Quant à celui qui ne parvient pas à cela de son vivant, ou celui qui y parvient mais seulement de manière partielle, c’est-à-dire que l’Esprit sort de certaines parties seulement de lui-même… qu’il sache que chaque atome composant son être est fait de Lumière, et que moins il réalise son état de néant, plus les affres de la mort seront pour lui douloureuses… au point que la sortie de l’Esprit de son corps devienne comparable à l’arrachement d’une ronce d’une boule de coton mouillé. Et si tu es capable de retirer cette ronce d’une boule de coton mouillé, alors retire de ton cœur la Lumière qui s’y trouve !

Toi par exemple… tu vis un certain temps… si tu passes ce temps à travailler pour cette Lumière qui est en toi, Allâh ne t’infligera aucun châtiment dans la tombe, et ton Esprit sortira de toi facilement et d’un seul coup, par ta simple prononciation de Son Nom : « Allâh ». Ton Esprit s’envolera alors vers le premier ciel, il le trouvera tel une rose écarlate, la niche (mishkâte) te sera alors grande ouverte : Bienvenue à toi !
Quant à celui qui ne travaille pas à cela, celui qui s’attache à son corps plutôt qu’à son Esprit… lorsque vient l’heure de la mort… imagine toi, qu’est-ce que ton Seigneur fera de toi.. ? Ce sont des Hadîth Sahîh qui en parlent, il t’est impossible de nier cela ni d’y trouver des interprétations à ta convenance. Il t’enverra des anges, et ces derniers se mettront à te frapper violemment, jusqu’à ce que ton Esprit quitte entièrement ton corps… et cela ne prendra fin que lors de l’anéantissement de la dernière particule te constituant. Imagine-toi là, allongé, et les anges qui te frappent comme on frappe un tapis… Voilà pourquoi il nous importe peu que ceux qui renient le Pacte et la Lumière fassent et disent des choses horribles. Un seul instant comme celui-ci suffit pour toute une vie de tourments. Alors, considère toi-même ton propre cas : est-ce que ton Esprit sortira d’un seul coup, ou bien petit à petit à l’image de la ronce qu’on arrache du coton mouillé ?
C’est à ce moment-là que tu sauras vraiment si cette Lumière est Vraie et divine… ou bien s’il s’agit de procédés sataniques, de sorcellerie ou autre. Et lorsqu’enfin ton Esprit est libéré de son enveloppe charnelle par les coups des anges, il s’élève dans les cieux et n’y trouve pas la rose écarlate, qui n’est ouverte qu’aux gens du Tawhîd… mais plutôt tu trouves les portes du ciel fermées, et tu restes là à te lamenter, au milieu des positions des étoiles, et tu subis un châtiment terrible à ce moment-là, car tu te trouves au milieu des versets Coraniques que tu avais renié et dénigré alors que tu avais encore la possibilité d’y accéder de plein gré… Tu prenais le Mushâf et tu lisais des versets, des lettres… mais tu as oublié l’emplacement où la lettre demeure. Tu n’es donc ni de ceux-ci, ni de ceux-là : « Ils (les hypocrites) sont indécis (entre les croyants et les mécréants), n’appartenant ni aux uns ni aux autres. Et quiconque Allâh égare, jamais tu ne trouveras de chemin pour lui. » [s3.v143]. Ça, c’est la plus grande des calamités.

Nous disions donc précédemment qu’Il enroule le jour du relâchement (bast) sur la nuit de l’oppression (qabd). Notre Seigneur (subhânahu wa ta’ala) enroula donc la Réunion du Verbe sur les Beaux Noms divins, le Prophète ﷺ les expliqua, puis il réunit le tout jusqu’à ce qu’il ne demeura plus ni Duha, ni nuit, et il dit : « Dis : « Il est Allâh, l’Unique » » [s112.v1]. Tel est notre Prophète ﷺ. Il ﷺ est l’huile de l’existence, par la Haqîqa du contemplateur et de Celui qui est contemplé, et si tu regardes au sein de ce qui peut être distingué, tu constateras que « Il vous est certes venu un Messager de vos propres nafs ». [s9.v128]. Il divisa les différentes nafs, de sorte que chacun a une nafs qui lui est propre, et chacun a un Messager qui lui est venu. Rapporte-nous donc du plus profond de ton âme un Message pour toi-même ! Informe-nous, et ne crains en cela personne si ce n’est Allâh ! As-tu transmis ce Message qui t’est parvenu ?
Je vais te dire en réalité le message que tu as colporté… c’est la recherche des plaisirs de ce bas-monde ! La recherche de l’embellissement du corps et des apparences illusoires… pour préparer ce corps à ce que les anges le frappent violemment ! Voilà ce que tu as recherché dans ta vie ici-bas.

Où es-tu ? Tu dis « Je », alors que tu n’as même pas encore connu « Tu ». Commence d’abord par connaitre et maitriser « Tu », et ensuite tu diras « Je ». Et lorsque tu maîtriseras « Huwa », à ce moment-là dis « Lahu ». A ce moment-là tu auras compris et cerné la portée des différents pronoms, et tu seras alors en mesure de transmettre correctement ton Message.

Il est ﷺ la niche (mishkât) et la lampe (misbâh). Il est ﷺ le Flambeau qui met tout en évidence, le Soleil du cristal de l’âme, l’Arbre de la Hâwiya sanctifiée, l’Olive Bénie… Et l’huile de l’Essence semble éclairer pour elle-même par la trésorialité relevant des Attributs, sans que le feu de l’Amour gnostique ne la touche. Mais plutôt la Sagesse divine voulut que cette Lumière n’apparaisse que dans les visions intérieures, et il s’agit là du Secret de « J’étais un trésor caché, et J’ai Aimé Me faire Connaître : Je créais donc la création, et c’est par Moi qu’ils Me Connurent ». C’est-à-dire que par la Lumière primordiale, les créatures accédèrent à la connaissance de ce qui en découle. Ils observèrent ensuite la bienséance vis-à-vis de cette ramification, qui alors les mena jusqu’à la Haqîqa primordiale.

L’existence Muhammadienne transcende l’orient et l’occident, ainsi que l’exemple issu de l’Arbre de la Hawiya, et Allâh (‘azza wa jall) fit de l’exemple Adamien le tachbîh de l’entité Muhammadienne transcendante. Il dit ainsi : « Rien ne Lui ressemble, et Il est l’Audient, le Clairvoyant » [s42.v11]. Lorsque le Vrai –ta’ala- te dit que rien ne Lui ressemble, Il se réfère en réalité à l’exemple analogié (mouchabbah) que désigne ce verset, et dont on réalise la réalité transcendante (tanzîh). Quant à Allâh (subhânahu wa ta’ala), étant donné qu’Il dit que rien ne Lui ressemble, Il commença par établir ce par quoi on serait amenés à faire Son analogie, et c’est seulement une fois l’analogie établie qu’on l’abroge par la négation (nafi) de toute forme de tachbîh et qu’on établit la transcendance (tanzîh). On demeure alors avec : Allâh l’Exclusif (al-Ahad). Si en revanche il n’y avait pas eu d’analogie préalable, jamais la transcendance n’aurait pu être, pour la même raison que la raison d’être du Nom le Seigneur (al-Rabb), c’est l’existence du serviteur (‘abd), et que si ce dernier disparaissait alors le Seigneur n’aurait plus de raison d’être. L’analogie dont il est question ici n’est autre que la Lumière clairement mentionnée dans le verset de la Lumière « un exemple de Sa Lumière est tel que… » [s24.v35]. Lorsqu’Il dit : « Allâh est Lumière », il s’agit là de transcendance absolue. « Allâh est la Lumière des cieux et de la terre », mais si tu cherchais dans les cieux et la terre toute ta vie, tu ne trouverais la porte de Sa Connaissance que dans la niche de ton cœur, c’est-à-dire ici sous forme de tachbîh : « un exemple de Sa Lumière est à l’image d’une niche dans laquelle se trouve une lampe. La lampe est dans un cristal, et le cristal est à l’image d’un Astre de grand éclat. ».

Si tu renies le centre du hâ’, alors sache que tu ne fais rien d’autre qu’établir la niche tout en en reniant la lampe. Et si tu établis le lâm al-qabd et le lâm al-ma’rifa, alors tu établis la niche, la lampe qui est le lâm al-qabd, le cristal qui est le lâm al-ma’rifa, et enfin l’Astre de grand éclat qui correspond au Alif al-Mouqaddar… car c’est par le mouvement de l’Astre de grand éclat qu’est apparu le bâton du Alif dans sa forme originelle. Tu retrouves donc dans ce verset quatre exemples descriptifs pour les quatre Lettres du Nom « Allâh », qui sont également quatre exemples descriptifs pour les quatre Lettres du nom du Bien-Aimé ﷺ. Muhammad : le mîm ( م ) pour la niche, le Hâ ( ح ) pour la lampe, le mîm ( م ) pour le cristal, et le dâl ( د ) pour la pérennité (dawâm) de l’Astre de grand éclat, ou le retour à la Lumière persistante et éternelle. Quatre exemples descriptifs pour quatre Lettres, vois donc où tu en es par rapport à cela : es-tu du nombre des gens de la niche, ou bien de ceux de la lampe… ou est-ce que tu n’as ni niche, ni lampe, ni cristal, ni Astre ?
Voilà pourquoi Allâh –ta’ala- dit ensuite : « Lumière sur Lumière », afin que la Lumière du tachbîh se fonde dans la Lumière du tanzîh, et qu’il ne demeure pas la moindre ombre issue de cette Lumière.

Et lorsque le Messager d’Allâh ﷺ fut questionné, selon un Hadîth Sahîh : « As-tu vu ton Seigneur ? ». Il répondit : « (Il est) une Lumière que je vois en ce moment même. (Nour anni arâh) ». [Rapporté par Muslim] Ici, il n’y a plus ni tanzîh ni tachbîh. Plutôt c’est Lui, Allâh, l’Exclusif (al-Ahad), Celui qui est tel qu’en la Lumière de Son Essence se réunissent toutes les Lumières, le Persistant par Lui-même, qui n’a pas engendré et n’a pas été engendré. Par ce Hadîth : Il est une Lumière que je vois en ce moment même, le tachbîh a été établi, puis s’est opéré le retour au tanzîh, et ceci dans une seule et même parole réunissant les opposés. Et il n’a pas ﷺ employé le verbe voir au passé… mais plutôt le présent, indiquant par là-même la continuité et la pérennité de son état de Jonction (wasl).

De plus, le nom de sayiduna Muhammad ﷺ fut mentionné à quatre reprises dans le Coran :
« Muhammad n’est qu’un Messager, des Messagers avant lui sont passés. » [s3.v144].
« Muhammad n’a jamais été le père d’aucun de vos hommes, mais le Messager d’Allâh et le dernier des Prophètes » [s33.v40].
« Ceux qui ont cru et accompli de bonnes œuvres et ont cru en ce qui a été descendu sur Muhammad » [s47.v2].
« Muhammad est le Messager d’Allâh » [s48.v29].
Cela nous fait donc quatre exemples descriptifs pour quatre Lettres et quatre répétition du nom Muhammad ﷺ dans le Coran. Et cette répétition par quatre fois n’est que dans un objectif immense, et pour un état de Jonction parfait… Quatre répétitions, pour que tu saches que sayidina al-Mustafa ﷺ est la Ka’ba aux quatre côtés, et que cette Maison sacrée est bâtie sur quatre fondements : l’Antériorité (al-Awwaliya), la Postérité (al-Akhiriya), l’Apparition (al-Dhâhiriya) et l’Occultation (al-Batiniya). Il est le premier sans fin, et il est le dernier sans fin. Il est l’apparent et le caché. C’est donc ainsi que nous revenons au lâm al-qabd, sachant que tout ceci n’était qu’une introduction afin que l’on comprenne la manière avec laquelle nous allons appréhender l’étude de ce lâm. Nous prendrons deux caractéristiques opposées que nous étudierons ensembles dans le lâm al-qabd, puis dans leur retour au lâm al-ma’rifa, dans l’emplacement qui leur est réservé, c’est-à-dire au niveau de l’isthme de toute chose.

Nous allons donc commencer à étudier comment ce lâm al-qabd se scinde et finit par se séparer du hâ’ al-hawiya, tout en demeurant en même temps et subtilement attaché à lui, faisant ainsi apparaître la Jonction (wasl) et la Scission (fasl) réunis. Et au cours de cette seconde Lecture par le lâm al-qabd, pour mieux comprendre tu devras te reporter à ce qui a précédé de ton cheminement, lorsque la lamha te dévoilait au sujet des deux lâm, du fasl et du wasl par le hâ’ al-hawiya.

DESSIN TARIQA KARKARIYA CONFRERIE SOUFIE

Dans un Hadîth, il nous est rapporté que le Prophète ﷺ traça un jour un trait dans le sable, comme s’il s’agissait d’un chemin. Et considérant que ce trait fut tracé dans du sable, il s’agira de voir en chaque grain de sable une étoile. Il dit alors : « Tel est le Chemin droit d’Allâh, suivez-le et ne suivez pas les sentiers (qui s’en écartent). ». Et lorsque nous parlons d’un Chemin droit, il faut savoir que ce trait n’est véritablement droit que si au minimum trois points le constituent, deux points seulement n’étant pas suffisant. Et si ces trois points se trouvent dans un alignement parfait, alors on considèrera que le trait est véritablement Droit.

Sur le premier point, nous plaçons un homme, auquel on donnera l’âge de 10 ans (âge auquel ses actions sont inscrites et où il est tenu pour responsable de ses actes). A ses débuts, l’homme évolue dans l’espace, et chacun de ses agissements sont inscrits. Ces actions sont ici représentées par les traits, et il s’agit des paroles de l’homme : certaines de ces paroles sont de Lumière, d’autres de ténèbres. On considèrera dans le cas présent que cette personne était dans le péché, ou même qu’il était mécréant. Dès lors, depuis l’âge de ses 10 ans, tous les points de ses actions sont noirs… jusqu’à ce qu’il soit parvenu à l’isthme, où il se repentit d’un repentir sincère. A titre d’exemple, on considère que ce moment de la Tawba intervient à 30 ans. Cette Tawba est une Tawba sincère… il ne s’agit pas d’une de ces tawba où tu te repentis pour retomber le lendemain dans le même péché ! Nous parlons ici d’un véritable repentant.

Notre homme persévèrera ensuite dans les actes de piété durant plusieurs années, de telle sorte que chaque parole qu’il prononcera se changera, au milieu de l’espace qu’il traverse, en étoiles de Lumière. La nature des paroles inscrites après la Tawba est donc différente de celle qui viennent avant. Puis l’homme arrive à la fin de sa vie et meurt par exemple à 70 ans : « L’âge moyen de ma communauté est entre 60 et 70 ans », au nombre des voiles séparant la création du Créateur.

Il se retrouve ensuite au Jour du Jugement, c’est-à-dire que son Esprit quitte le corps et se retrouve au Jour du Rassemblement… bien sûr, après le châtiment de la tombe et toute ces choses… Il se retrouve alors dans le monde du Malakoûte, et ce Alif Mouqaddar qui a ainsi été gravé est tel que tout ce qui se trouve inscrit au-dessus de la ligne est ‘olwiy et malakoûtiy, tandis que tout ce qui se trouve en dessous de la ligne est jabaroûtiy, bâtiniy. C’est ainsi que l’homme manifeste lui-même ses propres actes dans le malakoûte par Son Jabaroûte et Son malakoûte, faisant ainsi apparaitre toutes leurs particularités positives et négatives.

Toutes les années passées de 10 à 30 ans sont donc mauvaises, puis les années de 30 à 70 ans sont bonnes. Il se trouve alors à rendre des comptes face au Vrai (‘azza wa jall), qui juge son cas par la balance. Et cette balance n’est en réalité nulle autre que l’homme lui-même, le centre de la balance étant en réalité sa Tawba. La partie de gauche est constituée de péchés, tandis que la droite est faite de bonnes actions. En ce sens, selon Abu Sa’id al-Khudri (radiAllâhu ‘anhu), le Messager d’Allâh ﷺ dit : « Parmi ceux qui vivaient avant vous il y avait un homme qui avait tué 99 personnes. Il demanda quel était le plus grand savant de la terre. On lui désigna un moine. Il alla le trouver et lui dit qu’il avait tué 99 personnes. Est-ce qu’il lui restait quelque possibilité de repentir ? Le moine dit aussitôt : « Non ». Il le tua sur le coup et compléta ainsi à 100 le nombre de ses victimes. Puis il demanda quel était l’homme le plus savant de la terre. On lui désigna une personne. Il lui dit : « J’ai tué 100 personnes. Ai-je quelque possibilité de me repentir ? » Il lui dit : « Oui et qu’est-ce qui s’oppose à ton retour à Allâh ? Va dans tel pays. Là bas vivent des gens qui ne font qu’adorer Allâh. Adore Allâh avec eux et ne retourne plus jamais à ton pays car c’est une terre de mal ». Il se mit donc en marche et lorsqu’il fut à la moitié du chemin il fut atteint par la mort. Les anges de la Miséricorde (qui accueillent les mourants agrées d’Allâh) se disputèrent à son sujet avec les anges des tourments (les uns voulant le destiner au Paradis, les autres à l’Enfer). Les anges de la miséricorde dirent : « Il est venu plein de repentir et désirant de tout cœur retourner à Allâh ». Les anges des tourments dirent quant à eux : « Il n’a jamais fait de bien de sa vie. » […] ».

Lorsque donc il y eut une confrontation entre les deux parties : la première avança que les péchés de cet homme sont énormes et en grande quantité, il fait donc partie des gens du mal. Quant à l’autre partie quoique chétive, elle avance que puisqu’il a réalisé un repentir sincère et véritable, il fait partie des gens de bien. Ces deux parties entrèrent alors en confrontation. Ici nous ne parlons pas de l’Omnipotence du Vrai, et si notre Seigneur veut une chose Il n’a qu’à lui dire sois, et elle est. Ainsi, si un homme passe 70 ans de sa vie dans le péché, puis se repentit sincèrement juste avant de mourir, Allâh accepte son repentir. Ça, c’est ce qui fait plaisir à la nafs… mais nous, nous parlons et raisonnons avec logique. Un homme qui arrive donc à cela, puis meure… le Vrai le mettra alors face à la balance de ses actes, de sorte que chaque bonne action vienne en effacer une mauvaise. C’est-à-dire que chaque étoile de Lumière viendra ici effacer un des points noirs cumulés par le passé. Ainsi les bonnes et les mauvaises actions s’effacent les unes les autres… de sorte qu’au final, il ne reste à l’homme plus rien du tout, Zéro. Celui-là sera alors désigné comme faisant partie de ahl al-A’râf, c’est-à-dire qu’il fait partie de ceux dont la balance est restée en équilibre parfait. En revanche s’il devait avoir ne serait-ce qu’une seule bonne action en plus, il entrerait au Paradis… et si cela devait être une seule mauvaise action, il irait en Enfer. Que vois-tu donc ici ? Tu vois un Alif, unique, que tu passes toute ta vie à écrire. Tu as débuté son inscription le jour même où tu es né, et tu l’as ainsi prolongé jusqu’à ta mort… Mais en réalité, il se trouve là deux Alif : lorsque descendra le Jugement, il viendra couper ce Alif en deux. Et cette coupure intervient en réalité pour le cas d’une Tawba unique en son genre : l’effacement définitif de ta considération des apparences illusoires, et ta persistance par la Lumière, ou par l’Etoile incréée. Alors, ce point central qui intervient dans notre exemple à 30 ans, devient pour toi comme un miroir. Voir l’illustration suivante :

DESSIN TARIQA KARKARIYA CONFRERIE SOUFIE

Nous avons donc à l’origine un seul Alif, qui devient finalement deux Alif distincts. Et Allâh –ta’ala- dit : « Le jour où Nous plierons le ciel comme on plie les feuillets d’un livre. Tout comme Nous avons commencé la première création, ainsi nous la répèterons. »[s21.v104]. Le jour où Il pliera le ciel comme on plie les feuillets d’un livre se réfère en réalité au pliement du temps que tu as vécu sur le point central de la terre, tandis qu’elle voguait dans le malakoûte… considère donc un peu ce que tu as fait depuis l’âge de tes dix ans jusqu’à tes derniers jours. Si tu es véritablement un repentant, si tu as véritablement fait Tawba, tu goûteras à la réalité de cette Tawba, et elle restera là devant tes yeux sans que tu ne puisses l’oublier jamais. Tu seras alors dans un état de mort, et tu ne pourras pas oublier comment tu t’es repenti, ni comment tu es retourné à Allâh. Si en revanche tu te repentis, puis tu reviens à commettre le même péché, alors nous ne pourrons pas considérer ton cas de cette manière-là, et tu en seras remis à la Volonté d’Allâh (‘azza wa jall).

Suivez-nous sur les réseaux

Dernières publications

Les livres du Shaykh