Qu’est-ce qu’un sage-homme ?

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و على اله و اصحابه أجمعين

Qu’est-ce qu’un sage-homme ?

Résumé de l’assise du 22 Juin 2018 / Jumu’a 8 Chawwâl 1439 [Partie 4] :

Le Sage (Hakîm) n’est pas celui qui raconte des choses que son auditoire ne peut pas comprendre. Certains ont ainsi tendance à prendre le tassawwouf pour de la philosophie… c’est pour cela qu’aujourd’hui on prétend à son enseignement dans les universités. A peine parles-tu avec un vocabulaire relevant du ghayb ou du bâtin que ça y est, tu es considéré et désigné comme « moutassawwif ». Alors que non, la Sagesse ne consiste pas en cela. Le Sage n’est pas celui qui fait de grandes phrases que personne ne comprend… mais plutôt, c’est celui qui fait ressortir ce qui est caché (bâtin), jusqu’à devenir parfaitement clair dans le domaine apparent (dhâhir). C’est celui qui te donne des indications, depuis l’occulté vers le manifeste.

C’est pourquoi on dit du ‘Arif qu’il est celui qui se base sur le Créateur pour parler de la créature. Son processus ou son évolution est une évolution descendante (nouzoul). Il se base sur l’inconnaissable (ghayb) pour établir le monde créé (ayn). Il se base sur les sens profonds (ma’âniy) pour établir leurs formes physiques (awâniy). Tel est le véritable ‘Arif. Quant à celui qui fait l’inverse, celui-là est dans une évolution ascendante (taraqqi), c’est un cheminant (sâlik), il est toujours en train de cheminer. Le ‘Arif fermement ancré dans la Science, c’est comme s’il regardait et considérait les choses depuis le haut vers le bas.

Lorsque le Sage parle, lorsqu’il exprime et diffuse des sens profonds, il sait quels sont les points que son auditoire ne pourra pas saisir, et il adapte donc son discours en conséquence. Celui qui parle et que personne ne comprend… pourquoi parle t-il, quel est l’intérêt de son discours ? Son silence ne vaut-il pas mieux que sa parole ?

Le Sage est pleinement conforme à la droiture, jusque dans le moindre de ses faits et gestes. Il ne contrevient en rien à l’exemple de droiture prophétique (istiqâma). Au contraire, il a approfondi et pleinement réalisé le sens de l’adoration, devenant un exemple de rectitude à chaque instant de son quotidien, parfaitement connaissant des limites de compréhension des différents degrés de l’intellect humain.

Lorsque sayiduna al-Khidr et sayiduna Moussa (‘alayhima s-salâm) se rencontrèrent… al-Khidr n’est pas venu tuer un enfant devant n’importe qui ! Sayiduna al-Khidr n’avait pas pour habitude de se promener dans le désert et de tuer les enfants qu’il rencontrait… ni de voguer sur les mers à la recherche de bateaux à saboter… ni de construire des murs pour les gens dans les villes et les villages, sans en demander salaire. Tout cela, c’était en présence de sayidina Moussa. Car avec autre que Moussa (‘alayhi s-salâm), c’est un homme comme tous les autres hommes.

Ne t’imagine pas que les gens versés dans cette Science sont des gens si avancés qu’ils en sont parvenus au degré où ils sont au-delà de la Loi divine, qu’ils peuvent dès lors contredire à leur guise… se cachant en cela derrière l’exemple de sayidina al-Khidr. « Oui mais le Khidr a tué un enfant… » mon fils, lorsque tu auras atteint le degré de réalisation de sayidina al-Khidr (‘alayhi s-salâm), et que viendra à toi un individu du niveau de Moussa (‘alayhi s-salâm), à ce moment-là oui, fais apparaître un signe ésotérique correspondant à son niveau de compréhension.

Al-Khidr n’a accompli ces actes que parce que, d’autre part, Moussa (‘alayhi s-salâm) était ma sha’a Allâh : prophète, messager et faisant partie des olo al-‘azm (Nouh, Ibrahim, Moussa et Issa). C’est pour cette raison que lorsqu’il vit al-Khidr saboter le bateau, il le contredit certes, mais ne prit pas la fuite. Puis lorsqu’il le vit tuer l’enfant, il le contredit… mais ne prit pas la fuite, il est resté avec lui. Quant à toi, si on te rapportait ces exemples-là pour te faire parvenir la connaissance ésotérique… tu prendrais la fuite dès le début. Parce que tu n’es pas convaincu. Tu n’as pas la ferme conviction que ce sont des choses qui te sont descendues directement depuis le Seigneur. Tu te dis que ce sont peut-être des insufflations du Shaytan, ou de la nafs, etc.
Prends donc garde, fais très attention !

Le Sage fait toujours preuve de droiture, dans le moindre de ses faits et gestes, il exprime toujours la pleine rectitude dans son comportement et fait en sorte de ne jamais montrer quoi que ce soit qui contreviendrait à elle, de façon à ce que celui qui l’accompagne ne soit pas perturbé. Et cela, ce n’est pas de l’hypocrisie ! au contraire, c’est dans l’unique souci de préserver la Loi divine.

Le Sage connaît parfaitement et sait distinguer les forces Lumineuses des forces ténébreuses.
Cette droiture (istiqâma) fut acquise par le cheminant au travers de la compréhension de la Science de la Haqiqa. Elle ne découle pas d’une pratique jouée extérieurement, sans réalité intérieure et purement ostentatoire. Plutôt, elle découle d’une compréhension de la réalité ésotérique de ce qu’ont apporté les messages (risâlat) célestes, ainsi que les nouvelles (noubou’ât) explicites.

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