Deviens la Maryam de ton temps

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Deviens la Maryam de ton temps

Résumé de l’assise 14 Octobre 2016 / Jumu’a 13 Muharram 1438

La semaine dernière nous débutions dans le premier cours traitant du comment parvenir à la pulvérisation (sahq) totale dans la Présence du lâm al-ma’rifa lu par le lâm al-qabd… jusqu’à ce que la nafs du cheminant devienne apaisée (moutma’inna), et que se réalise alors pour lui le sens du verset : « Ô toi, âme apaisée, retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée » [s89.v27/28]

Nous disons donc que al-Insân al-Kâmil est une manifestation de la Vie de notre maître et aimé, sayiduna Muhammad ﷺ. C’est depuis sa Niche (mishkâte) illuminée que furent allumées les lampes de tous les Insân Kâmil, et de sa Lampe (misbâh) originelle ﷺ que découlent les réalités et les flux spirituels de chacun d’entre eux, faisant ainsi apparaître l’Arbre Béni, l’olivier faisant largesse de son huile d’existence prééternelle, qui est telle que toute chose ne peut lui parvenir sans être entièrement pulvérisé et annihilé, de sorte qu’il ne demeure plus d’Existant si ce n’est Lui. « Tout ce qui est sur la terre est néant, ne subsiste que la Face de ton Seigneur, plein de Majesté et de Noblesse » [s55.v26/27]. Cet Arbre est tel que ne peut le confiner ni l’Orient de son Apparition, ni l’Occident de son Occultation. Il est et demeure tel qu’il est par lui-même et pour lui-même, il connait la Réalité de la Seigneurie ainsi que de la servitude, et c’est de là qu’il s’affaira exclusivement à la parfaite conformité à la servitude, afin d’établir le lien avec la Seigneurie. Son huile semble éclairer, de lui-même et pour lui-même, sans que ne se manifestent les caractéristiques de l’Apparition ni de l’Occultation. Tout ceci donc au sujet de cet Arbre Béni, dont le lien provient et perdure par sayidina al-Mustafa ﷺ, et qui se manifeste sous la forme de celui que l’on désigne par al-Insân al-Kâmil. Il passe d’une apparence à une autre, d’une personnalité à une autre, d’une époque à une autre… cependant que sa réalité est et demeure unique et sans égale, non sujette à l’évolution ni au changement. Celui qui recevra l’illumination de cette huile, manifestée dans la poitrine par la Connaissance de son Seigneur, et pour qui se distingueront les particularités des Noms divins… de lui-même et pour lui-même, car en réalité nul autre n’existe avec lui : il est l’unique et l’exclusif dans le Royaume de Dieu, et tout autre que lui est néant, dépourvu de toute existence. Il voit donc cette huile comme étant issue de l’olive de la hawiya, qui réunit à la fois le noyau de la transcendance (tanzîh) divine et la peau de l’analogie (tachbîh). Celui donc qui parviendra à percevoir au-delà de la membrane superficielle du tachbîh, et ne demeurera plus qu’avec le sens profond qu’il renferme : celui-là aura certes fait parvenir son âme à la Présence de l’Esprit Suprême.

Allâh ﷻ dit : « Bien au contraire, Nous lançons contre le faux la Vérité qui le subjugue, et il [se révèle] alors comme étant vain et inexistant (zâhiq) » [s21.v18] Ici, Allâh ﷻ n’a pas dit que c’est une fois confronté au Vrai (Haqq) que le faux (bâtil) serait retourné au néant, car cela impliquerait qu’avant la venue du Haqq, le bâtil ait une quelconque existence… Au contraire, Il emploie bien ici, subhânahu wa ta’ala, un nom tiré du verbe (ism fa’il), ce qui nous renvoie à la qualité vaine et inexistante du sujet, aussi bien au passé qu’au présent ou au futur. Ainsi, Il ne Se manifeste et n’apparaît que par Lui-même et pour Lui-même, et nul ne Le Connaît en dehors de Lui. C’est pourquoi le lâm ( ل ) est répété dans le Nom « Allâh », afin de donner une copie conforme au lâm al-ma’rifa, que l’on appelle lâm al-qabd. Il est par Lui-même et pour Lui-même, Se suffisant à Lui-même en tout et pour tout. Il ne regarda donc que Lui-même dans le reflet de son propre miroir, n’acceptant et ne tolérant la présence ou la vision de nul autre que Lui.

Sayiduna al-Mustafa ﷺ est la Source de la Vie éternelle, il est le sens profond des particularités de ce qui est perpétuel, et le Secret de Sa Parole ﷻ : « Et les faces s’accableront devant Le Vivant, Celui qui subsiste par Lui-même. » [s20.v111] Ces faces ne sont en réalité que des formes apparentes, toutes confinées et inclues dans le même hâ’ al-Hawiya. Par ailleurs, ce verset apparaît dans la sourate Tâ-Hâ, qui est l’un des noms de sayidina al-Mustafa ﷺ, et il s’agit précisément du verset 111, ce qui nous renvoie au Alif ( ا ). En effet, si l’on recherche la valeur numérologique de « Alif » ( الف ), nous obtenons :
Alif ا ) = 1 )
lâm ل ) = 30 )
fâ ف ) = 80 )
Soit, Alif ا + ل + ف ) = 1 + 30 + 80 = 111 ).
Et dans le nombre 111, on retrouve le « 1 » répété trois fois, comme pour renvoyer à l’Exclusivité (Ahadiya) de l’Islâm, de l’Imân et de l’Ihsân… ou bien al-Ahadiya du Moulk, du Malakoûte et du Jabaroûte…
Voilà pourquoi notre Seigneur ﷻ dit : « Et les faces s’accableront devant Le Vivant, Celui qui subsiste par Lui-même. » , c’est-à-dire que ces faces furent accablées, dissipées et effacées… elles ne sont que des apparences, et le néant est la réalité de leur hawiya.

L’Arbre de la Réalité absolue est la hawiya divine, de laquelle découlent l’ensemble de toutes les réalités des Noms. Il est ainsi ﷺ, de par sa réalisation de la totale et parfaite Réunion de toutes ces réalités, l’entité de Oumm al-Kitâb. Et nous avions déjà évoqué (dans les cours précédents) que tout le Coran était réuni dans Oumm al-Kitâb, nommée également « les sept répétées » (as-sab’ al-mathâniy), soit les sept Lectures du Nom « Allâh »… sept Lectures que Allâh ﷻ répartit entre la Seigneurie et la servitude, de sorte que lorsque le serviteur dit : « La louange est à Allâh » [sourate al-Fâtiha, verset 1], l’Ordre de la Seigneurie répond : « Mon serviteur M’a loué », et ainsi jusqu’à la fin de la sourate.

Allâh ﷻ a établi dans Sa Noble Parole que l’Esprit (roûh) Lui était exclusivement réservé, puisqu’Il dit : « Et lorsque Je l’aurai harmonieusement formé et lui aurai insufflé de Mon Esprit (roûh), jetez-vous alors, prosternés devant lui ». [s15.v29] En réalité, il est extrêmement difficile de se conformer et d’obéir à un être semblable à nous, c’est-à-dire de la même nature que la nôtre, ou bien d’une nature moindre que la nôtre… L’être humain est incapable de se soumettre à un être de même condition, ou de moindre condition que la sienne. Et c’est un problème qui perdure entre l’Imâm et celui qui le suit (ma’moûm), quand bien même cet Imâm serait porteur d’une multitude de Sciences… Le ma’moûm cherchera toujours le moyen de le contredire, simplement parce que l’Imâm est de la même nature physique que lui. L’Homme aurait besoin d’un être de condition supérieure, afin d’être en mesure de le suivre et de se soumettre à sa volonté… Allâh ﷻ dit : « Et rien n’empêcha les gens de croire, lorsque la Guidée leur fut venue, si ce n’est qu’ils dirent : « Allâh aurait-Il suscité un être humain comme Messager ? » » [s17.v94] Ceci concerne celui chez qui la perception physique a le dessus sur la perception des sens que renferment les apparences, celui chez qui les formes extérieures de son être prévalent sur sa forme originelle et première. Quant à celui qui au contraire accordera la prévalence à ses perceptions ésotériques, au point de ne même plus voir les formes physiques du monde, si ce n’est en tant que porteuses des sens de la Seigneurie, c’est-à-dire comme étant des Lumières jaillissant directement du Jabaroûte… celui-là ne suivra jamais rien de ce que perçoivent ses sens physiques, et il ne se soumettra donc jamais à autre que Allâh ﷻ. Depuis sa Lecture du lâm al-qabd (lâm du saisissement), sa nafs sera justement entièrement saisie, de sorte qu’il sera en mesure d’accepter cette Lecture, et par là-même de se soumettre en tant que lâm au lâm, en vertu de la Réalité de « Nous appartenons à Allâh (lillâh), et c’est vers Lui que nous retournons » [s2.v156].

Les Anges (‘alayhim as-salâm) considérèrent d’une vision perçante, qui transcenda les apparences du monde créé, et ils retournèrent ainsi à la Haqîqa des sens profonds. Dès lors ils virent Adam (‘alayhi s-salâm) comme une Qibla de la Présence Sanctifiée. Leur contemplation de ces sens profonds les submergea, sans que jamais ils ne s’en tiennent aux perceptions spatio-temporelles… et c’est ainsi qu’ils se soumirent et se prosternèrent en apparence à Adam, mais en Vérité à Allâh. Ils saisirent alors la dualité dans un Ordre Unique, et ils retournèrent d’un retour total et absolu à la Présence d’Allâh ﷻ. Quant à Iblîs, il s’en tint au monde physique et demeura voilé de l’Union par la considération multiple (farq). Il ne put saisir que ce que pouvaient percevoir ses sens physiques, sans jamais parvenir au sens profond des choses, et c’est ainsi qu’il se priva lui-même de la prosternation.

En ce sens, sayiduna ibn ‘Ata Allâh al-Iskandari (radiAllâhu ‘anhu) dit :
« Celui qui regarde l’univers et ne voit le Vrai ni en lui, ni auprès de lui, ni avant lui, ni après lui, ni avec lui, est privé de toute Lumière : le Soleil de la Connaissance est voilé pour lui par des nuages (que sont à ses yeux) les traces (de l’Acte créateur). »
L’éminence de cette Sagesse dans le domaine de l’éducation spirituelle est extraordinaire. Il nous dit ainsi : « Celui qui regarde l’univers et ne voit le Vrai ni en lui… » il t’attribue ici la contemplation du Vrai dans la création, de sorte que tu observes ce monde et tu perçois sa Haqîqa en chaque chose. « …ou auprès de lui », c’est-à-dire qu’à chaque fois que tu verras une chose créée, tu verras auprès d’elle la Lumière du Vrai. « …ou avant lui », si tu fais partie de l’élite d’entre ceux que le Vrai fit parvenir à la perception du sens avant celle de la chose, de sorte que tu voies la Lumière avant la chose. « …ou après lui » : ou après avoir vu la chose, tu as recherché la Réalité de celle-ci, jusqu’à parvenir à la vision du Vrai ﷻ. « …est privé de toute Lumière : le Soleil de la Connaissance est voilé pour lui par des nuages (que sont à ses yeux) les traces (de l’Acte créateur). » … Par conséquent, qu’au minimum le disciple suive et s’en tienne à un cheminement Lumineux, par l’un des états que ibn ‘Ata Allâh al-Iskandari (radiAllâhu ‘anhu) a évoqué ci-dessus, s’il souhaite parvenir à la bonne compréhension, et surtout s’il veut accéder à ce qui est mieux que la compréhension : la Présence perpétuelle de la Lumière du Vrai ﷻ.

A présent nous comprenons pourquoi il fut si difficile aux gens de se résigner, du fait de leur considération superficielle du monde créé, incapables de parvenir à ses Réalités cachées… excepté pour ceux qui bénéficièrent de l’Aide divine, et ainsi purent se soumettre à celui que perçoit la considération différenciée (farq), jusqu’à ce que Allâh leur accorde une ouverture spirituelle vers le degré de la considération réunie (jam’), et c’est alors qu’ils se soumirent et s’assujettirent entièrement à Allâh, sans associé. Quant à celui qui ne chemine pas de cette manière, celui qui ne se conforme pas au parfait suivi de l’Imâm…
Car y compris dans la Charî’a, celui qui devance l’Imâm dans la prière, que ce soit dans l’inclination ou dans la prosternation, ou bien dans leur relèvement,… le Hadîth nous informe que Allâh les ressuscitera au Jour du Jugement avec des têtes d’âne. Et à quoi renvoie le fait d’avoir une tête d’âne ?
Faible compréhension, savoir restreint, entêtement… tout ceci en rapport avec le suivi de l’Imam, car tu te dois de le suivre dans tous les gestes de la prière. Cela concerne la prière limitée à un temps donné…  mais que dire de celui qui s’assigne au suivi d’un Imâm dans le but d’établir par le cœur un lien (silat, qui vient de salat : la prière) entre le serviteur et son Seigneur ﷻ. Cette prière du cœur devient ainsi une prière sans interruption, une prière perpétuelle, ce qui te contraint de suivre alors ton Imâm en toute chose. Voilà donc pourquoi ce suivi de l’Imâm n’est autre que le passage du Sirât, comme nous le dit clairement la Parole divine : « Voici une Voie (Sirât) droite menant à Moi » [s15.v41].

Dans un autre verset, Allâh ﷻ nous montre qu’Il a établi l’Esprit (roûh) comme étant entièrement Sien : « De même, Maryam la fille de ‘Imrân, qui avait préservé sa virginité. Nous y insufflâmes alors de Notre Esprit. » [s66.v12] Là encore, ce verset est le douzième de la sourate, comme pour nous indiquer la réalisation du retour à la perfection de la Parole « lâ ilâha illa Allâh », ou comme pour nous montrer l’éminence du degré de Maryam (‘alayha s-salâm). De là : « Nous y insufflâmes alors de Notre Esprit », c’est-à-dire qu’en son sein vint s’établir l’Esprit découlant de l’Ordre de la Seigneurie, qui y fit apparaître en premier lieu la Lumière de l’Acte. Puis, la Lumière de l’Acte y fit apparaître la Lumière de l’Attribut, qui à son tour fit apparaître la Lumière de l’Essence. Ainsi, par la Lumière de l’Essence, de l’Attribut et de l’Acte, la conception divine fut, et éternelle… or il s’agit là d’une particularité propre à tous ceux qui détiennent en eux une trace de cette Lumière.

Concernant Maryam (‘alayha s-salâm), elle jouissait d’une prédisposition extraordinaire et couvait en elle le feu ardent de la Rencontre divine. Du fait de cette immense chaleur qui l’habitait, elle fut en mesure de recevoir ce Souffle divin, cette Eau prééternelle, qui fut comme l’injection d’un Secret divin, et qui fit naître dans son réceptacle un Insân Kâmil, désigné comme étant l’Esprit d’Allâh et Son Verbe.

Il a insufflé de Son Esprit dans Son serviteur, afin que par cet Esprit il revive, qu’il demande la Lumière sans jamais se détourner de Celui qui illumine… vivant dans ce bas monde en Le louant, et dans l’au-delà en tant que témoin (chahîd). Donc tout individu dans le cœur de qui un Insân Kâmil insufflera de son esprit… le cœur étant un réceptacle céleste apte à devenir le centre de l’univers et une niche d’Amour divin… donc lorsque la Wâsita insuffle en l’individu de cette Lumière, il lui fait parvenir par là même le Souffle de Vie, et c’est par la Lumière de ce Souffle que le cheminant revit, puis apprend et réalise pas à pas son retour vers Celui qui illumine ﷻ. Alors, il vivra effectivement dans ce bas monde en Le louant, et sera ressuscité au Jour du Jugement en témoin (chahîd), ceci conformément aux enseignements clairs et limpides de sayidina al-Mustafa ﷺ, que nul ne peut remettre en question.

Lorsque l’Esprit d’Allâh Se manifesta, Maryam déclara véridique son apparition dans le monde, et devint à l’image des cœurs universels : un miroir du Vrai pour l’ensemble de la création. C’est ce que nous dit la fin du verset précité : « De même, Maryam la fille de ‘Imrân, qui avait préservé sa virginité. Nous y insufflâmes alors de Notre Esprit. Elle avait déclaré véridiques les Paroles de son Seigneur ainsi que Ses Livres, et elle fut au nombre des dévoués. » [s66.v12]

Ainsi, lorsque les Lumières théophaniques parvinrent à Maryam (‘alayha s-salâm), elle manqua d’être emportée par l’état du ravissement de l’âme (jadhba), par l’ivresse spirituelle, et par la considération de son « Moi – Ana« … mais la Miséricorde divine la préserva de cela et lui permit de demeurer dans le degré de la servitude, afin que l’ivresse de son état ne la fasse déchoir de son degré d’effacement, qui correspond au cheminement lucide (souloûk) et à l’éducation spirituelle (tarbiya). C’est là ce qui transparait dans la fin du verset : « et elle fut au nombre des dévoués (qânitîn) ».
Son être ne fut pas entièrement aspiré, et elle ne perdit pas la considération de la Réalité de son Seigneur, non plus que la Réalité de son degré de servitude. Au contraire elle vécut dans un état de parfaite servitude, d’humilité, de rabaissement de son égo et de magnification des Signes de son Seigneur, qu’Il commença à faire apparaître, d’abord en elle-même, puis en autrui. Son âme était donc une âme pure et immaculée, elle fut vivifiée par l’Esprit projeté en elle, l’Esprit de ‘Issa (‘alayhi s-salâm)… et ils vécurent ainsi tous deux le retour vers la Réalité Seigneuriale, un retour vers la Haqîqa du Tawhîd. Ils jouirent du meilleur des cheminements spirituels, de la meilleure des éducations, et de ce fait ceux qui suivront leurs pas en cela seront à leur tour du nombre des gens de la droiture, conformes à la Voie d’Allâh ﷻ. Quant à ceux qui iront à l’encontre de leur exemple, c’est à l’encontre de ce qu’Allâh ﷻ attend de nous qu’ils iront.

« et elle fut au nombre des dévoués (qânitîn) », c’est-à-dire au nombre des gens de la réalisation de la ma’rifa ainsi que de la connaissance de sa propre nafs, réalisant véritablement qu’elle n’était qu’un « outil » dans la Main d’Allâh, incapable par elle-même de quoi que ce soit… et ceci afin que par elle, son Seigneur manifeste l’un de Ses Signes.

Lorsque le cœur s’eut prémuni contre toutes les maladies qui pouvaient l’affecter, le Vrai ﷻ insuffla en lui de Son Esprit. De cette manière, Il le fit revivre et lui fit contempler Ses Lumières Sanctifiées. Cela veut dire que nous sommes tous Maryam, et que chacun d’entre nous a la possibilité de recevoir en son sein l’Esprit, qui n’est autre que ‘Issa. Dès lors, nous assisterions à l’apparition des réalités de l’inconnaissable (ghayb) en nous-mêmes… si toutefois nous étions du nombre de ceux qui s’humilient et se résignent à l’établissement (par le suivi) du lien avec leur Seigneur, et si nous étions du nombre de ceux qui, après avoir vu la Lumière de leur Seigneur, déclarent véridiques les Paroles divines indicatrices de Son Essence. C’est après cela que nous pourrions être de ceux qui s’élèvent vers la contemplation de Celui qui S’exprime, et qui accèdent ainsi au degré de ceux que l’on nomme les dévoués (qânitîn).
Il s’agira donc de réunir d’une part la contemplation de la Seigneurie, et d’autre part la convenance (adab) de la servitude, afin que le cheminement de la personne soit entièrement céleste, baigné par la Miséricorde d’Allâh ﷻ.

Le cheminant ne considèrera nul autre que lui-même, et il tâchera de se consacrer à la recherche de ce qui se trouve au plus profond de son âme. Ce faisant, il commencera par se débarrasser de sa nafs, jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il a en réalité besoin d’elle, mais ceci bien sûr après lui avoir fait subir une éducation complète. Ceci fait, il pourra placer cette nafs dans la meilleure des balances de la Chari’a, la balance de l’Insân al-Kâmil par excellence qui n’est autre que sayiduna al-Mustafa ﷺ. Et dès lors, s’il constate que les penchants de sa nafs sont conformes à ce par quoi est venu sayiduna al-Mustafa ﷺ, ainsi que les Prophètes et Messagers avant lui, il la suivra et s’affairera à découvrir tout ce qu’elle recèle, jusqu’à connaître ce qu’elle comprend de plus caché, se conformant alors à ce qui lui plait. Si en revanche il découvre dans sa nafs une chose qui va à l’encontre de ce avec quoi est venu l’Imâm Suprême, sayiduna al-Mustafa ﷺ, il se devra de la rejeter et de s’en éloigner, puis de chercher l’Imâm de son temps qui sera son intermédiaire (Wâsita) et qui lui administrera le remède adéquat… remède par lequel il pourra à son tour retourner, par sa propre nafs, vers la Haqîqa que le Vrai ﷻ a décrété pour lui.

« Le Messie ‘Issa fils de Maryam n’est qu’un Messager d’Allâh, Son Verbe qu’Il envoya à Maryam, et un Esprit venant de Lui. » [s4.v171] Sayiduna ‘Issa (‘alayhi s-salâm) est la Parole et l’Esprit d’Allâh… or il est clair et évident que l’Esprit d’Allâh ﷻ ne doit pas être considéré comme séparé ou « extérieur » à Lui-même, pas plus que Son Verbe… l’Esprit d’Allâh est au contraire une Réalité Unique qui ne saurait être divisée. « Craignez votre Seigneur qui vous a créés à partir d’une âme (nafs) unique » [s4.v1] Nous nous imaginons, de par la conception de notre intellect, que cette nafs unique s’est divisée et séparée en une multitude d’autres nafs… et que toutes ces âmes devraient être de nouveau réunies afin de retrouver la Nafs Originelle. C’est là une conception découlant de l’intellect superficiel, ne réfléchissant qu’en considération du monde physique et ne se basant que sur ce qui en réalité n’est que néant. La Nafs Kâmila est une nafs originelle, elle ne peut être divisée, ni partagée en différentes parties, et on ne peut pas considérer certaines de ces parties en en omettant certaines autres. Cette nafs est une Haqîqa hautement céleste, cachée, un miroir prééternel. Dans tes états de contemplation (mouchâhada), elle ne fait en réalité que te donner une copie conforme de ce qu’est ta condition. Voilà pourquoi sayiduna al-Mustafa ﷺ dit dans un Hadîth : « Me furent donnés soixante-dix mille (individus) qui entreront au Paradis sans jugement, leurs faces sont comme la Lune lorsqu’elle est pleine, et leurs cœurs sont sur le cœur d’un Homme Unique. » [Rapporté par Ahmad]

Que veut dire « sur le cœur d’un Homme Unique » ?

Cela signifie sur le cœur de cette Nafs Originelle, c’est à dire que ces gens sont les gens du suivi de cette Nafs. C’est ce que l’on appelle la grande intercession (al-chafa’a al-kubra), qui n’est autre que l’intercession de sayidina al-Mustafa ﷺ. Et le Hadîth nous dit en ce sens : « Lorsque vous entendez le muezzin (appeler à la prière), répétez ce qu’il dit, puis priez sur moi, car celui qui prie sur moi, Allâh prie sur lui dix fois. Puis, demandez pour moi la Wassîla, car il s’agit d’une station du Paradis qui ne convient qu’à un seul serviteur d’entre les serviteurs d’Allâh, et j’espère être lui (ana Huw). Et celui qui demande la Wassîla, l’intercession lui sera ouverte. » [Sahîh Muslim]
Mais à partir du moment où tu es le détenteur de la grande intercession, ô Messager d’Allâh ﷺ, tu peux très bien te passer de nos invocations et de nos prières… ?
En vérité, notre demande de ton accès à la Wassîla n’est autre que la demande du retour de notre ramification vers la Réalité de ton Origine. Et si l’on ne demande pas pour toi la Wassîla, c’est en réalité comme si l’on établissait la partification de la Nafs et que nous prétendions y avoir notre droit à être par nous-mêmes. Cela bien entendu est contradictoire avec ce par quoi est venu le Prophète ﷺ, en plus de contredire la Parole d’Allâh ﷻ : « Craignez votre Seigneur qui vous a créés à partir d’une Nafs Unique » [s4.v1], cette Nafs Unique qui n’est autre que : « Je pris une Poignée de Ma Lumière et lui dis : « Sois Muhammad » ».

Elle se manifesta par la suite tous les siècles, en sa qualité vivificatrice, se manifestant aux vues et aux sus de tous, comme chargée de donner une apparence nouvelle à une Réalité antérieure à ce qui est créé. Quant à l’apparence originelle et absolue, elle reste et demeure à jamais pour sayidina al-Mustafa ﷺ. Concernant ceux qui seront privés de la rencontre et du suivi de cette nafs vivificatrice, ils devront s’astreindre au suivi de la Nafs Originelle et Absolue du Prophète ﷺ. C’est pourquoi, par honte de ce que nous sommes et de la réalité de nos âmes, dans la Lecture correspondant au Alif du Nom « Allâh », nous ne parlons que de Alif Mouqaddar, comme si concernant le Alif qui est le Alif Originel, nul ne pouvait en parler si ce n’est le Prophète lui-même ﷺ, car c’est lui qui détient son exclusivité et sa connaissance absolue…

Notre Seigneur dit par ailleurs, ﷻ : « Certes, un Messager vous est venu de vos propres nafs » [s9.v128] Le Messager est employé au singulier, il est unique… tandis que « vos propres nafs » est au pluriel, renvoyant à la multiplicité des âmes découlant de l’Âme Unique. Et cette Âme Unique donne une immense variété d’états de nafs différents, se manifestant dans les cœurs de ‘Arifin parvenus à leur Seigneur ﷻ.

Maryam (‘alayha s-salâm) est la femme qui fut fécondée sans l’intermédiaire d’un homme, comme si cette fécondation découlait directement du Vin prééternel. Et c’est pourquoi ceux qui ont considéré ‘Issa (‘alayhi s-salâm) comme étant le fils de Dieu sont tombés dans le chirk… car « Il n’a pas engendré et n’a pas été engendré » [s112.v3/4], « Rien ne Lui ressemble » [s42.v11]. Il ne S’est ni mélangé, ni uni à Sa créature : comment pourrait-Il S’unir à une chose qu’Il a Lui-même créé, une chose incapable d’accomplir quoi que ce soit par elle-même, totalement soumise à Sa Volonté ? Lui qui englobe et cerne toute chose, qui était alors que rien n’était avec Lui, et qui est aujourd’hui tel qu’Il a toujours été. Il est Celui qui a créé le néant et la chose, et la chose en vint à s’imaginer que par le flux divin qui l’anime, elle serait en mesure de devenir elle aussi éternelle et absolue… alors qu’Il est avec elle, Il ne S’en est jamais séparé ne serait-ce que le temps d’un clin d’œil. La chose qui, par ce flux divin qui l’anime, s’imagine être dans un état d’Union et de retour à Lui, de suivi et de conformité à ce qu’Il attend d’elle, et que tout ceci elle le réalise par elle-même… alors qu’en réalité la chose n’a jamais rien fait, ni bougé, ni fait venir, ni fait apparaître… si nous disions que ce ne sont là que des développements de son imagination, nous lui donnerions de ce fait une nature essentielle ayant une ombre, alors qu’en réalité elle n’a absolument aucune existence : « Tout ce qui est sur elle est anéanti, seule subsiste la Face de ton Seigneur, plein de Majesté et de Noblesse » [s55.v26/27]. Rabaisse donc ton égo, ô serviteur, met ton front dans la poussière et dis : « Il n’y a de dieu que Allâh, Unique et sans associé », puis ajoutes-y « Muhammad est le Messager d’Allâh ﷺ » afin de faire apparaître en toi la Source d’éternité, la Nafs Absolue dans son état Originel… la Nafs dont tout le monde a besoin, et qui quant à elle n’a besoin de rien ni de personne. Voilà un résumé de ce qu’est le Tawhîd, si tu veux traiter par la parole ce qui concerne la Seigneurie et la servitude, sans que ta langue ne commette d’erreur et en retournant à chaque partie ce qui lui revient de droit… Toutefois, ne perds pas de vue que quoi que tu fasses, tu ne seras jamais en mesure d’accorder son véritable droit à aucune des deux parties (la Seigneurie et la servitude).

Par Allâh, lorsque Allâh dévoile l’inconnaissable (ghayb) à quelqu’un… cette personne doit avoir honte vis-à-vis d’elle-même. Ô homme ! Aie honte vis-à-vis de toi-même !
Parce qu’il lit « Je vais établir sur la terre un Khalifa. » [s2.v30], l’homme s’imagine être maître de cela, comme s’il venait avec un lègue de la part du Seigneur… or ceci est faux. Notre Seigneur ﷻ a créé des créatures responsables par elles-mêmes de se conformer au suivi de leur Seigneur, et qui sont meilleures que nous. Les anges par exemple… Et Allâh ﷻ a créé des créatures telles que s’Il te dévoilait leur réalité… tu découvrirais que le plus méprisable des êtres, c’est l’homme. Tu découvrirais que le plus insipide des êtres, c’est l’homme. Tu découvrirais que le plus faible des êtres, c’est l’homme…
Si le Seigneur ﷻ te dévoilait seulement quelles sont les particularités et comment vivent les insectes, quels sont leurs mouvements au quotidien… tu découvrirais qu’ils sont en réalité bien plus savants que toi, plus évolués que toi, plus anciens que toi, et même qu’ils détiennent des connaissances que tu n’atteindras jamais. Découvrant cela, tu aurais honte de ce que tu es, et tu serais en mesure de t’humilier et de te soumettre, même à une espèce dite inférieure à la tienne. Mais de par la vanité et l’arrogance de l’homme, il s’est imaginé qu’il était le donneur d’ordres, l’héritier, le plus en droit… etc.
La Nafs al-Kâmila revient exclusivement à sayidina al-Mustafa ﷺ …mais ne s’est-il pas lui-même penché y compris vers les animaux, n’a-t-il pas pris le temps de prêter attention, d’écouter et de donner ce qui revient de droit à chacun, y compris quand il s’agissait de créatures non humaines… parce qu’il avait évidemment Connaissance de cette Haqiqa ﷺ. L’homme quant à lui, il s’imagine toujours être quelque chose d’extraordinaire. Surtout lorsqu’il lit des ouvrages traitant du cheminement vers Allâh et expliquant que l’homme est le Khalîfa d’Allâh sur terre… effectivement, nous ne renions pas cela, mais ceci concerne la Nafs Originelle ! En revanche concernant ta compréhension et ta conception des choses… non, ce n’est pas comme tu le penses.
Si l’on rapportait un être d’apparence inférieure à toi et qu’on établissait un rapport de force entre toi et lui, il se montrerait supérieur à toi. Aussi bien sur le plan du savoir, que de la compréhension, que de quoi que ce soit d’autre… Quel que soit l’objet de comparaison, tu te révèlerais n’être rien face à lui. Voilà pourquoi, dans cet état spirituel, nous nous devons d’être l’humilité incarnée. Parce qu’évidemment, si tu n’es pas capable de rabaisser ton égo dans le deuxième et troisième Secret, tu ne pourras pas atteindre le quatrième ni le cinquième, car tu ne pourras pas saisir et accepter leurs réalités. Tout le monde aime cheminer dans la mesure où cela ferait de lui quelque chose d’important… mais les choses ne fonctionnent pas comme ça dans la Voie d’Allâh.

Prenons un exemple concret : à la fin des temps viendra celui que l’on nomme al-Masîh ad-Dajjâl. Alors oui, c’est là un qualificatif qui est souvent attribué à la Tariqa… comme quoi nous serions des dajjâl, etc. Mais lorsque le véritable Masîh ad-Dajjâl apparaîtra à la fin des temps, son corps ne sera pas comme le nôtre. C’est-à-dire que sa taille, sa corpulence, son poids ne sont pas comme les nôtres. Il nous faudrait plusieurs hommes contemporains pour nous donner l’équivalent d’un seul comme le Masîh ad-Dajjâl : c’est un véritable colosse. Ceci dit il n’en demeure pas moins un homme, de même que nous sommes des hommes, c’est un fils d’Adam (‘alayhi s-salâm) au même titre que nous. Et c’est pour cela que lorsqu’il viendra à la fin des temps, et qu’il sera confronté aux hommes de l’époque, qui lui arriveront au niveau de la jambe, et encore… ces hommes seront méprisables face lui, et c’est de là qu’il prétendra à la divinité. C’est-à-dire qu’il reniera la divinité d’Allâh et se l’attribuera à lui-même… mais au moins, dans son cas, on pourra expliquer cela du fait de son gabarit hors du commun. De plus, sa connaissance sera très poussée, son savoir dépassera toutes les limites des hommes. Il pulvérisera toutes les connaissances relatives au déplacement dans le temps et l’espace, il rendra incapable toute l’humanité par sa maîtrise d’un grand nombre de disciplines… Et malgré tout, lorsqu’il en viendra à prétendre à la divinité, on dira qu’il est insouciant de la réalité de ce qui se trouve en lui… Mais alors que dire d’une personne qui n’a rien de ce que lui aura !? Malgré tout, on voit l’homme s’enfler d’orgueil et de suffisance, prétendre être une chose extraordinaire. Laisse cela pour le Dajjâl, dont au moins le gabarit n’est pas comme celui des autres, et parce qu’il viendra avec des sciences et un savoir dépassant de loin tout ce que les intellects contemporains auront pu atteindre… et nous demandons la Protection divine contre ses méfaits. Il ne reste plus donc à l’homme que de se présenter et se montrer dans l’apparat qui lui convient le mieux : l’humilité de la servitude.
Au travers des visions, tu découvriras que le plus petit des insectes est capable de te laisser totalement abasourdi, te rapporter une chose qui est au-delà de tes propres capacités… et tu te rendras compte que, face à cet insecte, tu n’es pas un savant… mais plutôt : ah si seulement tu pouvais être au niveau d’un étudiant ! Alors, tu auras honte de toi, tu te rabaisseras et tu fuiras vers la Réalité de ton être. Et c’est par la réalisation de ton incapacité que tu parviendras à la Ma’rifa et à la résignation (taslîm) totale.

Pour revenir à notre sujet, à savoir l’Esprit d’Allâh qu’est sayiduna ‘Issa (‘alayhi s-salâm), puisque c’est le sujet de ce cours… Il était donc déjà l’Esprit d’Allâh alors qu’il était encore dans le berceau. Et depuis le maqâm de l’Exclusivité (Ahadiya), il se salua lui-même et dit : « Que la Paix soit sur moi. » [s19.v33] Si tu es toi aussi concerné par cela, si tu es capable de t’immerger entièrement et de t’évanouir d’un évanouissement éternel, alors salue-toi toi-même, comme lui le fit ! La Paix (as-salâm) était de lui et vers lui, et il s’agit du salut le plus parfait, du fait qu’il provient directement de la Source de l’Union. C’est un salâm porteur du Cachet, et l’apparition de ce Cachet est la manifestation de la Seigneurie par la servitude, de sorte que le salâm de ‘Issa (‘alayhi s-salâm) relève en réalité du salâm de Allâh pour Lui-même.

Voilà pourquoi nous disons que nul ne Connaît Allâh, si ce n’est Allâh Lui-même. Et nul ne se rapproche d’Allâh, si ce n’est Allâh Lui-même. Et nul ne saisit la Réalité de la divinité, si ce n’est Allâh Lui-même. Nous disons et répétons souvent en ce sens que nul n’évoque Allâh, mais plutôt qu’Il S’évoque Lui-même par Lui-même, sur la langue de celui qu’Il veut d’entre Ses serviteurs. Donc à partir du moment où ta langue s’anime de l’évocation d’Allâh, rabaisse et humilie ton égo, en obéissance à ton Seigneur et à ton Prophète, ainsi qu’à celui de qui tu as pris et à qui tu voues considération et estime. Ainsi, tu seras sauvé et tu vivras dans ce bas-monde en Le louant et en Le remerciant, et Allâh ﷻ te ressuscitera au Jour du Jugement en témoin (chahîd). Cela vaut mieux qu’une vie d’épreuves et d’oppression, pour au final être ressuscité au nombre des gens qui furent privés (salb) après avoir reçu des grâces de leur Seigneur, qu’Allâh nous préserve de cela !

Il n’est dans cet univers qu’un seul Arbre Béni, une seule et même Haqîqa qui se présenta sous de multiples formes différentes, chaque olive de l’Arbre comprenant en son cœur le noyau de l’Esprit Muhammadien ﷺ, ainsi que les actes de sa Noble Sunna… il ne nous incombe donc que de suivre ses ordres et de se conformer à l’excellence (ihsan) de son suivi ﷺ, sans que ce suivi ne soit limité dans le temps ni l’espace, ni au mouvement ou à l’immobilité… et ce afin que peut-être Allâh ﷻ insuffle en nos cœurs un Esprit qui nous purifie, que notre cœur devienne pur et apte à recevoir la manifestation de cette Nafs Originelle, et que nous puissions alors pleinement suivre cet Esprit Originel qu’est l’Esprit de sayidina al-Mustafa ﷺ. L’Esprit du premier et du dernier des Prophètes, l’Esprit de la Réunion totale et absolue du maître de l’humanité, en vertu du Hadîth : « Je suis le maître (sayid) des fils d’Adam, sans orgueil ».

Allâhumma fais de nous des gens de son suivi. Et fais de nous des gens qui le virent en leurs propres nafs, parvenant ainsi à la réalité de « Il vous est certes venu un Messager de vos propres nafs ».
Allâhumma fais de nous des gens de son suivi parfait et illimité, afin que nous devenions des gens de la Hijra… de ceux qui firent la Hijra et délaissèrent tout péché, tout mal, et qui se conformèrent à son suivi parfait, jusqu’à parvenir et pénétrer dans sa Ville, la Ville illuminée (Madina al-Mounawwara), la Ville de la Science… et que nous parvienne le flux spirituel de ce mois béni de Muharram, qui est le mois de la Hijra Prophétique
… que nous fassions Hijra des caractéristiques qui nous sont propres, et nous conformions aux caractéristiques requises par l’Ordre Seigneurial . Qu’Il nous dépouille du vêtement de nos attributs, et qu’Il vous vêtisse de l’habit de Sa Gloire, lequel n’est autre que la couverture de sayidina al-Mustafa .
Allâhumma fais de lui notre Imâm, et de nous des prieurs (ma’moûm) derrière lui. Et fais de nous des gens de son suivi, aussi bien concernant ce qu’il dit, ce qu’il fit et ce qu’il approuva. Et fais de nous des gens perpétuellement touchés et affectés par sa contemplation
, et que jamais il ne s’absente de notre vision, pas même ne serait-ce que le temps d’un battement de cil .

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